Xavier Hufkens présente sa première exposition de l'artiste japonaise Ulala Imai

Xavier Hufkens a le plaisir de présenter MEMORY, la première exposition de l'artiste japonaise Ulala Imai avec la galerie. Imai, issue d’une famille d'artistes dans sa famille, est connue pour ses peintures dans lesquelles des objets du quotidien sont transposés en scènes énigmatiques chargées d'un sentiment d'intimité. Son corpus d'œuvres se distingue par son iconographie issue de la culture populaire qu'elle dépeint à travers une variété de genres tels que la nature morte, le portrait, le paysage, la peinture historique et narrative.

MEMORY comprend un nouvel ensemble de peintures, peuplées d'une série de personnages dont la plupart sont présents depuis des années dans son travail. "Je n’ai pas la capacité d'imaginer un monde fictif. La première étape de la création commence par un vrai sujet", explique Imai.

Pour trouver ces motifs, Imai se tourne vers sa vie quotidienne, ce qui permet de "comprendre les motifs eux-mêmes comme une autobiographie". Ayant toujours travaillé à domicile, à proximité de son père, de son mari et de ses enfants, son environnement domestique constitue sa principale source d'inspiration. Les natures mortes regorgent d'objets quotidiens : le beurre qui fond sur une tartine dans la cuisine, les fruits et les fleurs cueillis dans le jardin, les jouets en peluche et les figurines laissées par les enfants. Pour Imai, ces objets trouvés dans le quotidien sont comme des substituts ou des avatars qui deviennent des manifestations visuelles des émotions et des complexités humaines à travers lesquelles l’artiste communique avec le monde.

Le travail d'Imai est le fruit d'une fascination sans fin pour le procédé consistant à combiner différents motifs dans des compositions à la fois expressives et méticuleuses qui en appellent à l'imagination du spectateur. La réunion d'un singe et d'un radis daikon n'a peut-être aucun sens en soi, mais elle peut donner naissance à une infinité de possibilités narratives. Dans cette nouvelle série, les spectateurs découvrent des arrangements uniques de différents personnages, notamment des figurines en plastique ou en peluche de Chewbacca (Star Wars), Cookie Monster (Sesame Street), une lampe hamburger Undercover x MediCom 1, une "famille" de trois ours en peluche et deux singes Steiff identiques. Les tableaux comprennent également plusieurs objets familiers qui apparaissent depuis longtemps dans son travail, notamment un masque vert de Loki (Marvel Comics) et des kimonos miniatures. La lumière, quant à elle, est une préoccupation centrale sous toutes ses formes. Dans l’exposition, on voit l'aube (LOST), le jour (PLAY, PARTNER) et la nuit (HOLY NIGHT, BREEZE), mais aussi une combinaison inhabituelle de lumière à la bougie et de lumière électrique (MARRIAGE). Les saisons se succèdent également, de la verdure luxuriante du printemps et de l'été (PLAY, RANGER) à l'automne (PARTNER) et à l'hiver (HOLY NIGHT).

Les peintures narratives décrivant la relation intime d'Imai avec les objets doivent également être appréhendées dans le contexte du shintoïsme et de l'animisme. Le shintoïsme, système de croyance traditionnel du Japon, s'articule autour d'entités surnaturelles appelées kami et présentes dans toutes choses : objets, phénomènes naturels et même formations géographiques. Toutes les choses animées ou inanimées sont donc dotées d'une "essence spirituelle" ou d'une "âme". Le Japon s'enorgueillit d'une riche tradition visuelle liée à ces croyances. La facilité avec laquelle les gens projettent sur la base de ces croyances des traits humains sur des choses non humaines portent à croire que les peintures d'Imai s'inspirent de ces thèmes. Rous les objets et jouets présents dans l'œuvre d'Imai peuvent dès lors être considérés comme une métaphore des gens, des masques qu'ils portent et des rôles qu'ils jouent.

La maîtrise de la peinture à l'huile - médium exclusif d'Ulala Imai - est également mise en avant dans une nouvelle série de natures mortes représentant un éventail d'aliments et de fleurs. Les assiettes composées de plats typiquement européens confirment l'affinité d'Imai avec la culture occidentale, particulièrement la France où vit sa mère. Dès son plus jeune âge, elle visite les musées français et s'imprègne de l'œuvre d'artistes tels que Manet, quintessence du peintre de la vie moderne. Son tableau L'Asperge (Musée d'Orsay) l’a d’ailleurs toujours inspiré pour son caractère à la fois réaliste et spontané. Ulala Imai apporte un degré similaire de pragmatisme et de spontanéité à ses natures mortes, en s'efforçant de capturer la fraîcheur de la nourriture elle-même. En tant que peintre de la vie quotidienne, elle nous invite à réfléchir à la vie de tous les jours d’une manière curieuse et sensorielle. En ses propres termes Ulala Imai dit : ​ « Parfois, je trouve la folie, l'humour et l'altérité cachés dans le quotidien, et il y a des moments où c'est si beau que mon cœur en tremble. J'espère donner un aperçu de ma "mémoire" à travers mes peintures à l'huile, qui expriment mes impressions de la vie quotidienne ».


Ulala Imai
MEMORY
22 septembre — 4 novembre 2023
Xavier Hufkens ​
Ru Van Eyck 44 ​
1050 Bruxelles
https://www.xavierhufkens.com


Ulala Imai

Ulala Imai (née en 1982) vit et travaille à Kanagawa, au Japon. Elle a effectué un doctorat à la faculté d'art et de design de l'université d'art de Tama en 2009. Parmi ses expositions récentes, citons A Lover’s Discourse, Aspen Art Museum, Aspen, CO, USA (2023); PUBLIC PRIVATE, Pond Society, Shanghai, China (2023); The Postmodern Child, Museum of Contemporary Art Busan, Korea (2023); THE SCENE, Karma, New York, NY, USA (2022); Reminiscence, Union Pacific, London (2022); Melody, Parco Museum, Tokyo (2021), AMAZING, Nonaka-Hill, Los Angeles, CA, USA (2021) and Project N. 78, Tokyo Opera City Gallery, Tokyo, Japan (2020).Les œuvres d'Ulala Imai font partie des collections permanentes du San Francisco Museum of Modern Art, San Francisco, CA ; du Dallas Museum of Art, Dallas, TX ; du High Museum, Atlanta, GA, USA ; du He Art Museum, province de Guangdong, Chine et du Space K/ Kolon Museum, Séoul, Corée.


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