Wyatt Kahn chez Xavier Hufkens : un dialogue entre peinture et sculpture

Xavier Hufkens annonce la deuxième exposition de l’artiste américain Wyatt Kahn à la galerie. La présentation se focalise sur une nouvelle série d’oeuvres en plomb laminé et pigments à base d’huile, qui voisinent avec des compositions en toile naturelle et un groupe de dessins apparentés. En plus de donner un aperçu des interconnexions propres à la pratique de Kahn, ce choix révèle de nouveaux développements dans son exploration perpétuelle du dialogue entre peinture et sculpture. 

 

Après une formation de sculpteur, Wyatt Kahn ne tarde pas à se faire connaître par des assemblages de panneaux de dimensions, épaisseurs et formes géométriques différentes, tendus de toile écrue, qu’il juxtapose pour créer l’illusion d’une composition linéaire bidimensionnelle. Au lieu de tracer les lignes et les formes directement sur la toile, il les transforme en éléments physiques de l’oeuvre d’art – tel un puzzle élégant mais désordonné. Kahn utilise l’opération concrète de l’assemblage pour créer des relations spatiales et formelles dynamiques, comme le ferait un sculpteur, tout en procédant de manière coordonnée dans l’espace plat et les médiums d’un peintre. Les oeuvres qui en résultent possèdent une simplicité esthétique saisissante, permettant des interactions brutes entre les formes. 

 

À première vue, les oeuvres de Wyatt Kahn associant plomb et bâton à l’huile affichent un contraste visuel flagrant avec les assemblages de toile qui lui ont valu la célébrité. Mais, si évidentes que soient leurs différences matérielles et chromatiques, ces deux groupes sont très proches. Les oeuvres sont même construites de façon similaire : des cadres en bois préformés sont enveloppés dans des matériaux malléables, comme la toile ou le plomb. En termes de production et d’accrochage mural, elles ressemblent à des tableaux. Mais les écarts entre les panneaux – les espaces négatifs qui attirent l’environnement dans les assemblages – confèrent aux oeuvres une qualité sculpturale indéniable. C’est précisément cette ambiguïté qui nous confronte aux parallèles interpellants entre peinture et sculpture. À cet égard, Kahn s’inscrit dans la lignée des nombreux artistes qui ont cherché à ébranler et transgresser ces limites. Mais, tout en rendant hommage à ces précurseurs, son oeuvre se concentre plutôt sur la signification contemporaine de ces distinctions et la possibilité de les revitaliser. 

 

Ses oeuvres en plomb et pigments sont basées sur quatre formes abstraites qui peuvent être reproduites, transposées ou du moins adaptées. Et, bien que toutes les compositions de Kahn constituent des oeuvres autonomes à part entière, elles sont également intégrées dans un réseau complexe de relations ‘familiales’ qui se renforcent mutuellement. Dans un processus d’auto-renouvellement et de fertilisation croisée, une forme en génère une autre, quoiqu’il n’existe pas – et c’est capital – deux oeuvres semblables. Des couleurs, Kahn affirme: ‘Chaque génération a un spectre de couleurs représentatif du climat culturel, politique et social de ce moment de l’histoire. Les couleurs que j’utilise appartiennent au spectre de notre époque. Elles sont altérées, mais conservent encore l’espoir inhérent que seule la couleur peut apporter. Ce sont des couleurs de transfert’.

Wyatt Kahn
11 janvier - 16 février
Xavier Hufkens
6 rue St-Georges
1050 Bruxelles

 

Wyatt Kahn
Wyatt Kahn (1983) vit et travaille à New York. Il a bénéficié récemment d’expositions individuelles au Museo di Arte Moderna e Contemporanea di Trento e Rovereto, Trente (2016), et au Contemporary Art Museum, St. Louis, Missouri (2015). L’artiste a également participé à l’exposition Jay DeFeo: The Ripple Effect au Consortium de Dijon (2 février-20 mai 2018), puis à l’Aspen Art Museum au Colorado (29 juin-28 octobre 2018). Ses oeuvres figurent dans plusieurs collections muséales: Museum of Modern Art, NY; Whitney Museum of American Art, NY; Centre Georges Pompidou, Paris; MOCA, Los Angeles; Dallas Museum of Art; MCA, Chicago; CCS Bard Hessel Museum of Art, NY; et Albright-Knox Art Gallery, Buffalo.

Micha Pycke

Club Paradis | PR & Communications

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