Nicolas Party présente des pastels et sculptures chez Xavier Hufkens

Xavier Hufkens présente une nouvelle exposition de Nicolas Party (né en 1980). Après sa présentation à grande échelle au Musée Magritte en 2018, Party revient à Bruxelles avec une série de pastels et de sculptures aussi surprenants qu’innovants, qui revisitent les grands thèmes de l’histoire de l’art. 

Le titre de l’exposition, Grotto, fait allusion à trois pastels de grand format représentant des grottes. Des tableaux de la Renaissance consacrés aux ermites aux Sources de la Loue de Courbet et, plus spécifiquement, à La Grotte du Drac, Manacor (vers 1901) du peintre belge William Degouve de Nuncques, les descriptions de cavernes souterraines évoquent une foule de connotations historiques et philosophiques. Inspiré par cette imagerie, Party a créé un trio de monochromes contemporains dans des nuances scintillantes de rouge, de vert et de bleu. Si la caverne bleue dépeinte dans Grotto se rattache manifestement à l’oeuvre de Degouve de Nuncques, les trois pastels se combinent aussi pour recréer la palette rouge-vert-bleu (le modèle de codage informatique RVB, qui permet la détection, la représentation et l’affichage des images dans les systèmes numériques). 

En plus de ces oeuvres, Nicolas Party présente deux pastels éthérés, qui rappellent les études minutieuses de spécimens naturels réalisées par Jan van Kessel l’Ancien (Anvers, 1626-1679), spécialisé dans les compositions en trompe-l’oeil de coccinelles, insectes, chenilles et papillons. Dans Insectes, l’artiste, puisant dans le répertoire de Van Kessel, libère un essaim d’invertébrés à travers des paysages onduleux de formes charnues, biomorphiques. Des formes qui rappellent à leur tour les contours voluptueux de certaines sculptures surréalistes et du milieu du XXe siècle. En fusionnant ces références insolites, Party crée des tableaux aussi envoûtants que déstabilisants. Alors que la précision des détails, la luminosité des couleurs et la somptuosité des textures suscitent l’émerveillement, l’indétermination des formes et le grouillement des insectes exploitent des craintes obscures, étroitement liées à la mort, la dégénérescence et la fugacité de la vie humaine. Ici, Party utilise son esthétique visuelle particulière et hautement stylisée pour transformer des thèmes radicalement divergents en oeuvres défiant toute tentative de catégorisation. 

Le monde naturel surgit aussi dans trois pastels figuratifs renfermant des libellules, une langoustine, des hippocampes et des scarabées : des créatures à l’esthétique raffinée, longtemps associées à la transformation, la couleur, la métamorphose, la magie et la mutabilité de la vie. Dans ces pastels illusoires, Party joue sur la couleur et la perspective pour créer une série de paradoxes visuels qui bravent la logique conventionnelle. Avec une fabuleuse dextérité, il désorganise les relations entre les éléments picturaux de base – arrière-plan, figure(s) et créature(s) – pour générer des images incompréhensibles : que voyons-nous vraiment ? Comme les collages surréalistes ou les tableaux symbolistes, ces oeuvres énigmatiques engendrent des associations subconscientes et poétiques. L’atmosphère angoissante est renforcée par l’androgynie des figures et un jeu éblouissant de tonalités dissonantes. 

Une nouvelle série de sculptures peintes aux couleurs vibrantes, disposées sur des socles non moins éclatants, sert de contrepoint aux pastels. En forme de bustes et de torses, ces oeuvres renvoient manifestement au monde de la sculpture antique. Mais, là encore, rien ne correspond tout à fait aux apparences. Les oeuvres tridimensionnelles de Party se plient aux normes classiques tout en s’en écartant. Des manipulations subtiles produisent un effet aliénant : les membres fracturés sont étrangement rutilants, tandis que les torses sont lisses et sans relief. Exécutés dans des tons étincelants, d’une brillance extrême, ils doivent aussi leur apparence à la fois séduisante et troublante à l’intérêt que Party éprouve depuis longtemps pour la polychromie (technique ancienne pour la peinture des sculptures). Son oeuvre rappelle que les apparences peuvent être trompeuses : les sculptures les plus classiques affichaient jadis des couleurs fastueuses. D’autres oeuvres, comme le buste et la masse biomorphique, font directement écho aux pastels. Party emploie des procédés de rendu 3D et des techniques de fraisage CNC de pointe pour créer les formes sculpturales fondamentales. Il peint ensuite les oeuvres par des techniques plus traditionnelles, obtenant des surfaces satinées aussi épurées et impénétrables que les pastels sont délicats et vulnérables. 


Nicolas Party
Grotto
Opening: 14 November
Exhibition date: 15 November - 21 December
Address: 6 rue St-Georges | St-Jorisstraat
1050 Brussels, Belgium
www.xavierhufkens.com


Nicolas Party

Nicolas Party (né en 1980, Lausanne ; vit et travaille à New York). Ses expositions personnelles comprennent notamment : Pastel, FLAG Art Foundation, New York, NY, USA (2019) ; Nicolas Party at Marble House, Marble House, Newport, RI, USA (2019) ; Arches, M WOODS, Beijing (2018-2019) ; Magritte Parti, Musée Magritte, Bruxelles (2018) ; Nicolas Party : Speakers, Modern Art, Oxford (2017) ; Sunrise, Sunset, Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington DC (2017) ; Nicolas Party in the Garden Room, Palazzo Antinori, Florence (2016) ; Hammer Projects: Nicolas Party, Hammer Museum, Los Angeles (2016) ; Pathway, Dallas Museum of Art, Dallas (2016) ; Cimaise, CAN : Centre d’art Neuchâtel, Neuchâtel (2016) ; Boys and Pastel, Inverleith House, Édimbourg (2015). 

Nicolas Party, Insects, 2019. Soft pastel on cardboard, 59.6 × 66.9 cm.
Courtesy the Artist and Xavier Hufkens, Brussels
Nicolas Party, Insects, 2019. Soft pastel on cardboard, 59.6 × 66.9 cm.
Courtesy the Artist and Xavier Hufkens, Brussels
Nicolas Party, ​
Grotto, 2019. Soft pastel on linen
, 101,6 x 127,2 x 2,5 cm.
​
Courtesy: the Artist and Xavier Hufkens, Brussels. Photo-credit : Adam Reich
Nicolas Party, ​
Grotto, 2019. Soft pastel on linen
, 101,6 x 127,2 x 2,5 cm.

Courtesy: the Artist and Xavier Hufkens, Brussels. Photo-credit : Adam Reich

 

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