Tokyo à travers l’objectif du photographe suédois Gerry Johansson à la galerie IBASHO à Anvers

La galerie anversoise IBASHO présente, jusqu’au 9 mars, Tokyo/Ehime, une exposition du photographe suédois Gerry Johansson.
Gerry Johansson (1945, Suède) est l’un des photographes les plus renommés de Suède. Travaillant principalement en noir et blanc, Johansson est attiré par les détails souvent négligés de l’espace urbain. Au fil des ans, il a réalisé des œuvres aux États-Unis, en Suède, en Italie, au Japon, en Allemagne et en Espagne, et a publié plusieurs livres de photographie. Pour sa nouvelle exposition, la galerie IBASHO à Anvers présente une sélection de photographies, issues des séries Tokyo et Ehime, réalisées par l’artiste lors de ses voyages au Japon.
À travers les yeux de Johansson, Tokyo devient une ville sereine et structurée, bien loin de l’agitation et du bruit urbain habituels. Capturées au printemps 2004, ses photographies réduisent cette métropole tentaculaire à son essence : des lignes nettes, des formes géométriques et des architectures modulaires. Publié également sous forme de livre photo, la série Tokyo transforme le chaos de la ville en scènes soigneusement composées, mettant en avant la tranquillité et l’harmonie architecturale abstraite. Johansson simplifie le paysage urbain complexe en compositions nettes, où les angles et les formes prennent le dessus, souvent en contraste avec les éléments sauvages de la nature. Son approche évoque le style du mouvement New Topographics des années 1970, mené par des photographes comme Lewis Baltz et Nicholas Nixon, dont les photographies en noir et blanc ont transformé les espaces urbains en abstractions rythmiques. La série Tokyo de Johansson est une exploration sophistiquée de la structure contemporaine de la ville, évoquant un sentiment de calme et de silence, marqué par l’absence de présence humaine.
En 1999, Gerry Johansson a passé quatre semaines à Matsuyama, située dans la préfecture d’Ehime, au sud d’Hiroshima. La série Ehime qui en résulte est une exploration de la ville japonaise moderne. Elle examine l’influence des symboles culturels traditionnels, en particulier en relation avec la nature. Johansson se concentre sur les éléments fondamentaux de la culture japonaise — montagnes, arbres, eau —, les capturant aussi bien dans leur environnement naturel que comme symboles dans le Japon contemporain. À travers ce travail, le photographe pose la question : « Qu’est-ce que le Japon aujourd’hui ? ». Utilisant une chambre photographique grand angle 8x10, Johansson crée des images qui réfléchissent sur la notion de beauté dans le paysage urbain japonais. Ehime exposent l’interconnexion entre tradition et modernité.
Gerry Johansson a étudié le design graphique à la School of Design and Crafts de Göteborg, en Suède. Après avoir obtenu son diplôme en 1969, il a travaillé comme designer graphique avant de se consacrer pleinement à la photographie au milieu des années 1980. Les œuvres de Johansson font partie des collections du Moderna Museet à Stockholm (Suède) et de la Tangen Collection du Kunstsilo à Kristiansand (Norvège). Depuis 1985, Gerry Johansson a publié plus de trente livres, dont les récents Maine (The Ice Plant, 2024), Spanish Summer (MACK, 2022) et American Winter (MACK, 2018). Il a reçu le Swedish Arts Grants Committee's Award (2012), le Lars Tunbjörk Prize (2019) et la médaille Prince Eugen (2024). Il vit et travaille à Höganäs, en Suède.
L’exposition Tokyo/Ehime est visible jusqu’au 9 mars 2025 à IBASHO (Tolstraat 67, 2000 Anvers).
Images