Roni Horn présente des nouvelles œuvres sur papier à la galerie Xavier Hufkens

Roni Horn
Recent Drawings
Xavier Hufkens
St Georges, 16 mars – 6 mai 2023

 

An elusive red figure darting about in the Venetian darkness; a red dwarf burning out beyond Saturn; a nasty gang of runts in red snowsuits acting out in a North American suburb; an attractive young Italian woman dressed in red is stalked by a lesbian serial killer; a village girl, the prettiest you can imagine, in a red velvet hood cut from the belly of a sleeping wolf ....’

Tel est le titre complet de Red Figure (2022), l’un des trois nouveaux corpus d’œuvres de l’artiste américaine Roni Horn présenté dans le cadre de sa cinquième exposition à la galerie Xavier Hufkens. La présentation, qui comprend également Wits’ End Mash (2019) et Frick and Fracks (2018/2022), met l’accent sur la primauté du dessin dans la pratique de l’artiste et souligne les nouvelles orientations procurées à ce médium. Des nuages d’expressions idiomatiques manuscrites (Wits’ End Mash) et un journal de bord (Red Figure) - dans lequel l’artiste enregistre le passage du temps par le biais de juxtapositions énigmatiques de mots et d’images - témoignent d’un élargissement et d’un approfondissement de la fascination de Horn pour le langage, l’identité et la signification. Ces ensembles sont accompagnés d’une série d’aquarelles abstraites en huit parties - les Frick et les Fracks - dans lesquelles Horn explore les concepts de similarité et de différence.

Roni Horn crée depuis près de quarante ans des œuvres sur papier innovantes et techniquement complexes. Décrivant le dessin comme son ‘activité principale’ et ‘une sorte de respiration au quotidien’ c’est le seul médium dans lequel elle a travaillé tout au long de sa carrière. Dans la série Wits’ End Mash, exposée au rez-de-chaussée, l’artiste explore les complexités et les ambiguïtés du langage au travers des idiomes, clichés et expressions familières écrites à la main. ‘Away with the fairies’, ‘laugh my head off’ et ‘fly in the ointment’ ne sont que quelques- unes des phrases singulières et pourtant reconnaissables qu’elle prend comme source. Horn a demandé à 300 personnes d’inscrire sur papier cinq phrases vernaculaires, qu’elle a ensuite transformées en sérigraphies individuelles. Dans Wits’ End Sampler, présentée à la Menil Collection de Houston (2018-19), l’artiste a sérigraphié les phrases directement sur les murs de la galerie. Dans cette nouvelle itération de l’œuvre, des grappes de 75 à 350 idiomes convergent en formations denses, semblables à des nuages. Chaque phrase est imprimée individuellement selon un processus complexe et stratifié. Superposés et chevauchés, les mots sont parfois lisibles, parfois indéchiffrables. Les idiomes, par définition, sont des phrases dont le sens ne peut être déterminé à partir de la signification individuelle des mots qui les composent : Par exemple, ‘up in the air’ signifie ‘undecided’. Ce passage de la reconnaissance à l’incompréhension dans Wits’ End Mash, ainsi que de la lisibilité à l’illisibilité, donne une expression visuelle chargée aux ambiguïtés et aux aléas de la communication écrite et verbale.

Les mots - prosaïques et factuels - jouent également un rôle crucial dans Red Figure, une nouvelle série qui peut être lue comme une extension de LOG, une suite de 406 œuvres sur papier que Horn a créées dans le cadre d’une pratique quotidienne pendant quatorze mois en 2019 et 2020. Dans un format ressemblant à un livre ouvert, l’artiste juxtapose une sélection profondément personnelle de mots et d’images sur deux feuilles de papier adjacentes : citations, collages, photographies, arrêts sur image, captures d’écran, rêveries occasionnelles, informations sur l’actualité et la météo, sans oublier des listes personnelles et des textes originaux. Le résultat est un ensemble d’œuvres idiosyncratiques qui non seulement donnent un aperçu de l’esprit de l’artiste, mais font également écho et renforcent les thèmes qu’elle explore fréquemment dans son œuvre. Un examen détaillé révèle l’importance du lieu, l’Islande, New York et Austerlitz (NY) étant les endroits où elle vit et travaille ; les voyages (Zurich, Londres et le Grand Canyon) ; les conditions météorologiques extrêmes (d’une vague de chaleur torride en Suisse au phénomène des œufs de glace sur une plage finlandaise), mais aussi une liste poétique des nombreux et divers mots pour désigner la pluie dans la langue anglaise (une réponse, peut-être, aux plus de 100 mots qui existent pour désigner la neige en islandais). L’artiste elle-même apparaît dans plusieurs œuvres, notamment dans ‘Roni Horn’ de Liz Taylor (en contrepoint de ‘Liz Taylor’ de Roni Horn). Les animaux et le monde naturel sont un autre thème dominant : des espèces sous-marines, un chien, un ours, et les créatures les plus rares de toutes, un corbeau blanc et une girafe blanche.

Alors que les mots sont manifestement absents des huit parties composants Frick and Fracks, toutes des aquarelles uniques, la série et son titre font tous deux allusions à l’idée de similitude et de différence. L’expression ‘frick frack’ trouve son origine dans un duo de patineurs suisses, Werner Groebli et Hans Mauch, dont les noms de scène étaient Frick et Frack. Leur collaboration, initiant dans les années 1930, a duré si longtemps (près de cinquante ans) et ils étaient à une époque si connus que leurs noms sont entrés dans la langue anglaise en tant qu’argot pour désigner deux personnes très proches, pratiquement inséparables ou parfois indiscernables. Les formes abstraites vives de Horn, placées côte à côte comme les cartes retournées d’un jeu de mémoire, sont des paires de paires non identiques. En comparant et en contrastant les formes, les spectateurs prennent conscience des correspondances et des variations subtiles de ces formations uniques peintes à la main.


Roni Horn ​
Recent Drawings ​
16 mars – 6 mai 2023
Xavier Hufkens ​
6, Rue St Georges, 1050 Bruxelles


A propos de Roni Horn

Roni Horn (née en 1955 à New York) vit et travaille à New York. Les expositions suivantes de l’artiste seront inaugurées en 2023 : Roni Horn : I am Paralyzed with Hope, Centre Botín, Santander, Espagne (mars) ; et le He Art Museum, Foshan (juin). Parmi les expositions individuelles récentes, citons : A rat surrendered here, Château La Coste, Le Puy-Sainte-Réparade, France (2021) ; You are the Weather, Kunsthaus Göttingen, Göttingen, Allemagne (2021) et Fondation Beyeler, Bâle, Suisse (2020) ; Gold Field, installation à la Menil Collection, Houston, TX, USA (2021) ; Roni Horn, UMass Amherst Museum, Fine Arts Center, Université du Massachusetts, États-Unis (2020) ; Air Burial (installation permanente), Ekebergparken Park, Oslo, Norvège (2019) ; When I Breathe, I Draw, Parts I & II, Menil Collection, Houston, TX, États-Unis (2019).



Danh Vō

Aux côtés des Recent Drawings de Roni Horn, Danh Vō présentera une installation in situ utilisant des éléments d'autobiographie et d'expérience collective pour analyser des thèmes historiques, sociaux et politiques plus larges. Les deux artistes sont attentifs aux fondements conceptuels de leur œuvre et cherchent à remettre en question les modèles d'exposition traditionnels. La poésie et la malléabilité de l'identité sont également des éléments clés communs à leurs pratiques respectives, également influentes.

La grande installation in situ de Danh Vō, Tropeaolum, est actuellement présentée à la Bourse de Commerce de Paris, après l'exposition Felix Gonzalez-Torres - Roni Horn (2022). Les œuvres de Horn et Vō ont été exposées côte à côte dans Slip of the Tongue, Punta della Dogana, Venise, Italie (2015) et House of Commons, Portikus, Francfort (2017).

 

 

 

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