Quatre artistes italiens émergents s’exposent à la galerie d’art contemporain Montoro12 Gallery à Forest
BEE IN A BONNET, Nicola Ghirardelli, Giuseppe Lo Cascio, Lorenzo Montinaro et Jacopo Naccarato, 20 mars au 26 avril, Montoro12 Gallery, Forest (Bruxelles)

Située dans le quartier de Forest, où les galeries émergent, entre le WIELS et la Fondation A Stichting, la Montoro12 Gallery investit un bâtiment moderniste — une ancienne savonnerie construite en 1941 par l’architecte Merchez Ducarme. À la fois galerie d’art contemporain et résidence d’artistes à Rome, elle présente, du 20 mars au 26 avril, BEE IN A BONNET, une exposition collective en collaboration avec Contemporary Cluster (Rome). L’événement réunit les œuvres de quatre artistes italiens émergents : Nicola Ghirardelli, Giuseppe Lo Cascio, Lorenzo Montinaro et Jacopo Naccarato.
D’une génération commune, ces artistes partagent des méthodologies et des approches de recherche similaires. Leur réflexion artistique se concentre sur le temps, la forme, la mémoire, ainsi que sur une rigueur particulière dans le choix et la transformation des matériaux. Ces artistes — comme l’exprime le titre de l’exposition — ont une « abeille dans le bonnet », une envie incessante et un désir de faire émerger une communauté, animée par le goût pour l’artisanat et une grande habileté manuelle, qui leur permet de façonner leurs œuvres et d’exprimer une sensibilité commune.
Chez Nicola Ghirardelli, l'obsession contemporaine pour l'accumulation d'images se traduit par une démarche artistique fondée sur la recherche, le catalogage et la recomposition du réel. Son travail mélange le réel, le symbolique et le fantastique, s’inspirant des récits grotesques issus de l’histoire iconographique et d’images de dystopies quotidiennes. Ghirardelli combine des techniques industrielles modernes avec des pratiques artisanales traditionnelles pour créer des sculptures qui évoquent un monde contemporain à l’avenir incertain, où il explore la coexistence d’identités multiples. Dans ses sculptures, l’idée de linéarité est absente ; l’œuvre est toujours en dialogue avec les éléments laissés libres de répondre de leur propre essence. On peut le constater dans la série Petricore, une collection de fragments sculpturaux en terre cuite en réduction d’oxygène, associés à différents métaux, tels que le fer et l’argent, qui évoquent des agglomérats mnésiques.
Giuseppe Lo Cascio explore la mémoire à travers la création d’éléments architecturaux et structurels en suspension, des objets détournés de leur fonction d’origine pour devenir des réceptacles à nouvelles significations et accumulations. Son travail repose sur une double interprétation de la mémoire : l’une à court terme, fugace et éphémère, l’autre, une mémoire plus solide liée à l’expérience. De ce dialogue naît une métaphore visuelle du vide de la mémoire, qui interroge l’instabilité intérieure de l’individu face aux structures précaires du souvenir et du savoir, omniprésentes dans notre quotidien. Son travail va de la sculpture au dessin en passant par l’installation. Influencé par les formes de l’architecture et du design, il exprime le désir de représenter et de comprendre sa condition dans le monde, remettant sans cesse en question l’intégrité de la construction du savoir.
La réflexion sur le temps et la mémoire nous conduit à Lorenzo Montinaro, qui perçoit le temps comme une allusion à une multiplicité de passés, une mémoire en constante disparition où les objets deviennent les symboles d'une mémoire collective. De ses œuvres émerge un ancrage poétique et conceptuel : l'artiste tente de saisir l’acte de mourir dans toute sa charge vitale. À travers un processus d'appropriation et de déconstruction de l'objet, il s’approprie des fragments, des souffles, des émotions qu’il relit et ramène à l'attention du monde. Pendules intemporelles, plaques de fer et de photocéramique, paysages de cendres, agenouilloirs, objets qui ont été, tel est l'alphabet favori de Lorenzo Montinaro pour exprimer la fragilité et la fugacité de la condition humaine.
Pour Jacopo Naccarato, le corps humain est le point central de chaque œuvre. Sa démarche est une réflexion sur la complexité de l’être humain, interprétée sous un angle alternatif : l’ambiguïté. L’inexploré constitue le pivot de sa recherche ; sensations et expériences vécues sont réinterprétées par l’artiste, donnant naissance à de nouvelles formes et à des sujets souvent inconnus. Pour lui, le corps humain, tout comme les formes, est mutable et reflète une autre temporalité, laissant ouvertes toutes les possibilités. Les œuvres présentées dans l’exposition jouent sur l’idée du désir — un désir souvent inatteignable, impossible à satisfaire, mais qui reste paradoxalement inépuisable et, en même temps, comblant. Dans l’exposition, deux serpents semblent veiller sur les figures en contrebas. On découvre également le portrait d’une figure en pleine métamorphose : ses traits deviennent méconnaissables, comme s’ils se dissolvaient, dans une sculpture réalisée en bois, cuivre et béton. Le mélange de matériaux naturels, comme le bois, et de substances industrielles, telles que la mousse de polyuréthane, le béton et le plexiglas, constitue le leitmotiv de toutes les œuvres de l’artiste.
INFOS PRATIQUES
BEE IN A BONNET
Nicola Ghirardelli, Giuseppe Lo Cascio, Lorenzo Montinaro et Jacopo Naccarato
Du 20 mars au 26 avril 2025
Montoro12 Gallery
Avenue van volxem, 316 1190 Forest
https://www.m12gallery.com
À PROPOS DE MONTORO12 GALLERY
Fondée en 2012 par l'historienne de l'art et commissaire d'exposition Ursula Hawlitschka, la galerie Montoro12 tire son nom de son adresse d'origine, Via di Montoro 12, en plein coeur de Rome. Après six années fructueuses dans la capitale italienne, la galerie a décidé d'ouvrir un second espace d'exposition au 67, Rue de la Régence à Bruxelles.
En 2020, la galerie a déménagé dans le quartier dynamique de Forest, à seulement 50 mètres du musée d'art contemporain WIELS. Installée dans un bâtiment moderniste – une ancienne savonnerie construite en 1941 par l’architecte Merchez Ducarme –, MONTORO12 propose des expositions sur 600 mètres carrés, répartis sur deux étages.
Présentant des artistes internationaux émergents et en milieu de carrière, la galerie porte un intérêt particulier aux créateurs repoussant les limites des divers médiums contemporains tels que la peinture, la sculpture, les installations, la vidéo et la photographie.
En outre, la galerie soutient la scène artistique bruxelloise à travers une exposition collective annuelle intitulée PERSEVERANCE, qui met en avant des artistes émergents sous le commissariat du directeur de la galerie, Stefan Pollak.
En 2019, Montoro12 Gallery a également lancé une résidence d'artistes à Rome, accueillant des créateurs du monde entier et favorisant le dialogue ainsi qu’un échange créatif avec la scène artistique romaine.
PHOTOS DE LA GALERIE MONTORO12 GALLERY
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