MANIERA présente une exposition de meubles conçus pour l'espace de coworking Silversquare Central

12 mars – 22 mai 2022
MANIERA 26
SQ CENTRAL
MANIERA, 27 - 28 PLACE DE LA JUSTICE, BRUXELLES (BE)

AVEC :

  • A JDVIV i.c.w. Onbetaalbaar
  • Christoph Hefti
  • doorzon interieur architecten
  • FELT Architecture & Design
  • jo taillieu architecten
  • Maxime Prananto
  • MOS
  • OFFICE Kersten Geers David Van Severen
  • Piovenefabi
  • Richard Venlet i.c.w. Leander Venlet
  • Stéphane Barbier Bouvet
  • Studio Verter

 

SQ Central est une collection de meubles développée pour Silversquare Central, un espace de coworking unique créé par MANIERA et conçu par 12 architectes et artistes. Une sélection de ces pièces est actuellement visible à la galerie.

​ ​ ​ ​ ​

MANIERA travaille depuis trois ans à son plus grand projet à ce jour : l’aménagement de Silversquare Central au cœur de Bruxelles, à proximité de la Gare Centrale. Dans l'ancien siège de Shell, un bâtiment moderniste de 1934 dû aux architectes Alexis Dumont et son jeune collègue Marcel Van Goethem - le duo à l'origine de l'ancien garage Citroën actuellement converti en Kanal-Centre Pompidou - MANIERA a chargé douze architectes et artistes d’élaborer de nouvelles pièces susceptibles de s’inscrire dans le contexte d'un espace de coworking. En étroite collaboration avec les architectes d'intérieur Doorzon pour l'aménagement général et Piovenefabi pour le restaurant, MANIERA a supervisé la transformation de cet espace de 6 000 m2. Pour révéler et préserver la beauté de l'architecture d'origine, ils ont dépouillé l'espace et laissé les éléments techniques à nu. Un nouvel escalier central en béton améliore la communication entre les étages. Dans ce contexte brut, des châssis de serre instaurent une structure et font office de bureaux fermés ou de salles de réunion. Dans cet environnement autrefois industriel, le mobilier et les textiles, souvent hauts en couleur, prennent vie.

​ ​

Bien qu’une moitié des projets aient été réalisés par des personnes qui travaillaient déjà avec la galerie, MANIERA a profité de l'occasion pour donner une chance à de jeunes talents en éclosion. Dans le cadre des exigences typologiques strictes de l'espace de coworking, les douze ateliers ont mis au point des meubles reflétant leur langage artistique propre ou ‘maniera’. Comme la plupart d'entre eux utilisent des matériaux standard, les pièces, souvent non conventionnelles, s'engagent dans un dialogue naturel.

​ ​ ​

L'exposition MANIERA 26, en cours à la galerie, rassemble une sélection d'objets qui font référence à SQ Central. ​ 

​ ​ ​

Dans les caves de la galerie, Christoph Hefti propose l'installation Snake, un dessin au sol peint à la main, qui renvoie à un des étages de SQ Central, conçu comme un serpent presque invisible à force d’être gigantesque. En outre, le designer textile helvético-bruxellois présente le rideau vert Face Landscape, qui fait également partie du restaurant Bambino à SQ Central. Inconsciemment inspiré par ses promenades dans une forêt suisse lors du premier confinement de la période Covid, Hefti compose un décor naturel et coloré, qui évoque le design textile à l’ancienne. Les oreilles et les yeux humains confèrent au décor une nuance mystérieuse. La Lampe Métro (MANIERA 17) de Piovenefabi, inspirée du métro de Milan, souligne le caractère ludique de la présentation de Hefti.

​ ​ ​ ​ ​

Au rez-de-chaussée, les tapis colorés de Christoph Hefti, Mineral n° 1-9, mettent en valeur les travaux de onze autres ateliers. Parce qu'il voulait créer un environnement sensuel et ludique, Hefti a étudié le pouvoir de la couleur et les interactions entre différents coloris. Guidé par son intuition, il a produit des créations à tendance abstraite, comme les tapis en forme de minéraux et le rideau The Colour Next to The Colour, qui surprend quotidiennement les collaborateurs de SQ Central.

​ ​ ​ ​

Spécialement pour SQ Central, l’atelier milano-bruxellois Piovenefabi a conçu le canapé incurvé S. CW. 2, pièce maîtresse de l'espace de coworking. L’atelier combine des éléments historiques - notamment le langage formel des créatrices des années 30, comme Eileen Gray et Charlotte Perriand - avec sa propre aspiration à créer des objets simples et graphiques, suffisamment évocateurs pour résister à l'épreuve du temps. Le bureau gantois FELT Architecture & Design fait ses débuts chez MANIERA avec son Fauteuil, constitué de panneaux industriels translucides en fibre de verre, d'un coussin en cuir, d'une couverture en laine d'agneau et de sphères en bois. FELT métamorphose des matériaux banals en meubles ludiques et sophistiqués.

​ ​ ​ ​

Le bureau d'architecture A JDVIV expose la banquette Zitbankje, faite de goujons métalliques nus - un élément récurrent dans leur pratique – avec une assise garnie de tissus recyclés. Le collectif gantois Onbetaalbaar et la designer textile Veerle Tytgat ont réalisé cette garniture avec les fils d'ESG Green, fabriqués à partir de jeans recyclés et du matériau naturel Tencel®. La banquette a été conçue pour une alcôve de SQ Central, comprenant des rideaux à lames métalliques sur rails, une table et des tabourets. En raison d'un manque de confort et d’arêtes trop vives, Silversquare a rejeté ce projet complexe mais visionnaire. L’atelier new-yorkais MOS participe à l'exposition collective avec une série de poufs appelée Rock No. 1-3, qui reflètent sa fascination pour les roches. Bien que les roches se déclinent en d’innombrables formes, dimensions et textures, les architectes les aiment toutes. Ils utilisent souvent des cartes de texture de roches dans leurs rendus architecturaux. Certaines de ces roches, fabriquées dans une toile imperméable imprimée en sublimation, peuvent être utilisées à l'extérieur comme de vrais rochers. ​ 

​ ​ ​ ​

Comme SQ Central est un espace de coworking, la typologie des bureaux et des tables est omniprésente. Pour l’exposition en galerie, MANIERA a sélectionné quatre modèles. Le premier est Prototype 5 d’OFFICE Kersten Geers David Van Severen, une version en aluminium de leur série de tables pour MANIERA 01. Fabriqués à partir de composants commerciaux standard, les cadres sont faits de profilés en L industriels. La résistance structurelle des éléments a déterminé les dimensions du plateau de table ultrafin. Le deuxième modèle, également présent à SQ Central, est le Leporello Desk de l'artiste bruxellois Richard Venlet i.c.w. Leander Venlet. Ce bureau constitue une expérience avec des plaques anthracite, en même temps qu’une recherche sur la possibilité de créer, rapidement, facilement et à faible coût, des espaces de bureau autonomes. Si les plaques verticales servent à la fois de séparateurs d'espace et de pieds structurels, la plaque horizontale offre deux postes de travail. Pour souligner le caractère éphémère de la structure et permettre aux utilisateurs de la reconstruire à leur guise, les plaques sont maintenues par des connecteurs noirs. Les formes irrégulières des panneaux rappellent la ligne d'horizon d'une ville.

​ ​ ​

Première œuvre de l'architecte gantois Maxime Prananto pour la galerie, Autocrat Table se compose de douze plaques d'acier identiques, pliées. Le nom suggère la capacité d'un système à se consolider, se renforcer et pérenniser les décisions antérieures. La table peut être interprétée comme témoignant à la fois des réalisations et des contraintes strictes de la standardisation. Dans le cas d'un tableau, cette uniformité de commande est très clairement imposée à une typologie qui n'en a pas besoin. Peut-être faut-il y voir une inversion de modularité. Après réassemblage, des détails inattendus émergent de ce processus de division et de réunification. Le designer bruxellois Stéphane Barbier Bouvet a conçu une Adjustable Table, qui n'a pas été retenue pour SQ Central. En combinant les systèmes les plus avancés du marché, il a imaginé un nouveau bureau réglable qui peut être produit localement, dans le petit écosystème de son propre atelier. Barbier Bouvet étudie la charge culturelle des petits détails de fabrication et des éléments standard. Ses créations célèbrent la spécificité de la connaissance culturelle. Le Beam Light, version réduite du lustre impressionnant qu'il a élaboré pour l’escalier en béton de SQ Central, est un autre exemple de sa philosophie de conception. La lampe de table Fontana du Studio Verter de Rotterdam – encore un nouveau venu dans la famille MANIERA – se compose de panneaux en acier galvanisé et d'un plateau en aluminium pressé. Les coins sont ouverts et le dessus soulevé, libérant la lumière du centre, qui est réfléchie sur les surfaces environnantes. Les deux matériaux différents reflètent différemment la lumière. Le dessus peut être retiré pour permettre un agencement différent de la lampe.

​ ​ ​

Dans l'espace d'exposition, la bibliothèque inventive servant de séparateur de pièce architectural Bibliotheek, du cabinet d'architectes gantois jo taillieu, a été réalisée en panneaux de fibres de 38 millimètres d’épaisseur, avec un revêtement vert, au lieu des panneaux de coffrage jaunes utilisés à SQ Central. Pour en assurer la stabilité, les planches verticales de la bibliothèque sont placées à un angle de 45 degrés. En outre, les planches verticales sont insérées en alternance dans les planches horizontales, les unes et les autres étant à demi fraisées, d’avant en arrière et vice-versa. Pour verrouiller le tout, la dernière planche est disposée en sens inverse. Taillieu s’efforce ainsi d’exploiter des matériaux banals de manière sophistiquée. De même, les architectes d'intérieur Doorzon élèvent des matériaux plutôt ordinaires, comme les tubes en plastique, au rang de design haut de gamme. Comme la plupart de leurs créations, leur Planter joue sur la tension entre rudesse et finition soignée. Taillieu présente aussi l’élégant porte-manteau Kapstok. À l’époque où il se livrait à des expériences avec les tubes standard, en quête d’un objet beau en soi, il a découvert que la même forme incurvée pouvait jouer à la fois le rôle de porte-manteau et de pied de positionnement. Ou comment l'interaction entre un concept fort et des expériences sur les matériaux apporte toujours une plus-value au design final.

Texte : Elien Haentjes 


Image ici

 

À propos de Club Paradis | PR & Communications