Le MAC’s présente une exposition solo de l'artiste néerlandaise Fiona Tan

Le MAC's présente la première exposition institutionnelle de l'artiste néerlandaise Fiona Tan (° 1966 à Pekanbaru, Indonésie - vit et travaille à Amsterdam) en Belgique. Tan est une artiste ​ visuelle de renommée internationale qui explore depuis la fin des années 1990 les territoires de la mémoire et de l’identité dans ses installations mêlant photographies, vidéos et films tout comme dans ses livres d’artistes. 

En 2009, elle a représenté les Pays-Bas à la Biennale de Venise. Spécialement conçue pour le pavillon hollandais, Disorient avait pour point de départ Les Voyages de Marco Polo écrit il y a 700 ans par le marchand vénitien éponyme. En 2016, Fiona Tan réalise Ascent, une installation en deux parties et un long-métrage créés à partir du montage de plus de 4000 photographies du mont Fuji datant des 150 dernières années.

Au cœur de son travail, il y a son interrogation sur le rôle des images, l’impact qu’elles suscitent, la relation qui nous lie à celles-ci, mais elle traite également du mouvement et de l’immobilité et de leurs modes de représentation à travers la photographie et le film. 

Fiona Tan présentera de nouvelles pièces se composant de dessins, de photogravures, de textes et de deux installations monumentales en regard desquelles l’artiste a sélectionné une série de dessins, de notes et de documents inédits de Paul Otlet exposés pour la première fois au public. L’exposition a été l’occasion pour Fiona Tan d’explorer de nouvelles techniques avec un film entièrement réalisé à partir d’images de synthèse et la concrétisation d’une œuvre monumentale investissant l’espace de la dernière salle du musée dont la forme rappelle, parmi d’autres évocations, les salles des pendus communes à tous les charbonnages.

Si Fiona Tan persiste à investiguer inlassablement notre regard et le statut des images, son propos s’est dernièrement élargi à de nouvelles questions. Elle s’attarde désormais sur les raisons qui poussent l’Homme à collecter, archiver, garder, mais aussi sur le rôle du musée et du pouvoir qu’ont les archives de « représenter et d’interpréter l’histoire et la place de l’Homme dans celle-ci ».

C’est autour de cet axe récent que s’intègre L’Archive des ombres, l’importante exposition monographique que lui consacre le MAC’s à partir du 7 avril 2019.

Fiona Tan, Archive, still, 3-D animation,black & white, silent, 2019
Courtesy de l’artiste & Frith Street Gallery, London, Wako Works of Art, Tokyo, Peter Freeman Inc. New York ​ ​
Fiona Tan, Archive, still, 3-D animation,black & white, silent, 2019
Courtesy de l’artiste & Frith Street Gallery, London, Wako Works of Art, Tokyo, Peter Freeman Inc. New York ​ ​

Articulée en deux parties, l’exposition débutera par les œuvres Depot (2015) et Inventory (2012) qui amorcèrent sa réflexion sur le musée, la collection et les archives. Elle y filme respectivement les trésors amassés dans les réserves de musées de sciences naturelles à Leiden et à Berlin et la collection singulière de l’architecte néoclassique (18e siècle) Sir John Soane constituée de centaines d’objets provenant de l’époque gréco-romaine. ​ ​
Prolongeant cette première partie, Fiona Tan expose ensuite le résultat des deux années de recherches qu’elle a menées, à l’invitation du MAC’s, au Mundaneum – parfois décrit comme le « Google de papier » – à Mons.

Fondé par Paul Otlet, ​ le « père de la documentation » et le juriste et Prix Nobel de la paix Henri La Fontaine, le Mundaneum compte encore aujourd’hui plusieurs millions de fiches d’index thématiques ayant résisté au temps et aux guerres. 

Paul Otlet avait pour ambition de cataloguer l’ensemble de la connaissance humaine afin de construire la paix mondiale et de la classer à l’aide de la CDU, système de classification décimale universelle dont il est l’inventeur.

Attisée par la personnalité visionnaire et néanmoins excentrique d’Otlet, Fiona Tan s’est inspirée de ses documents manuscrits où apparaît de manière récurrente le cercle, de l’univers de Jorge Luis Borges et plus particulièrement de son court texte Les Ruines circulaires ainsi que de l’ouvrage De Umbris Idearum de Giordano Bruno pour créer un projet ambitieux et poétique autour de la mémoire et du récit, à cheval entre fiction et réalité.

Fiona Tan
Fiona Tan

Fiona Tan est née en 1966 à Pekanbaru, en Indonésie et a grandi à Melbourne, en Australie. En 1984, elle s’installe à Amsterdam où elle vit et travaille depuis. Fiona Tan a eu des expositions personnelles dans des musées et des galeries du monde entier. En 2009, elle a représenté les Pays-Bas à la Biennale de Venise avec la présentation de Disorient. Elle a participé à la documenta 11, à la triennale de Yokohama, à la Biennale de Berlin, à la Biennale de São Paulo, à la Biennale d’Istanbul, à la Biennale de Sydney et à la Triennale du Pacifique et de l’Asie. Son travail est représenté dans de nombreuses collections publiques et privées internationales, notamment la Tate Modern de Londres, le Stedelijk Museum d’Amsterdam, le Schaulager de Bâle, le New Museum de New York et le Centre Pompidou de Paris. En 2016-2017, Fiona Tan a reçu une bourse pour une résidence d’artiste au Getty Center à Los Angeles. Elle a obtenu cette année le Spectrum International Prize for Photography 2019 en Allemagne. 

« Je regarde comment on regarde, plus particulièrement les photographies et les images en mouvement », écrit-elle dans une lettre qu’elle adressa à John Berger, auteur de l’incontournable Voir le voir. Dans son film Kingdom of Shadows (2000), elle interrogeait quatre individus sur la relation qu’ils entretiennent avec les images photographiques et confiait, en contrepoint, considérer l’acte de regarder comme un acte créatif en soi.

 

Fiona Tan
L’Archive des ombres
7 avril - 1 septembre 2019
Conference de presse : 5 avril 2019, 11h
MAC's
Musée des Arts Contemporains au Grand-Hornu

 

Images ici

 

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