M Leuven présente une grande exposition personnelle de Wael Shawky

Dry Culture Wet Culture — 11.03. – 28.08.2022

M Leuven présente une grande exposition personnelle de l’artiste égyptien Wael Shawky. Intitulée Dry Culture Wet Culture, elle rassemble des œuvres de différentes séries et propose deux nouvelles installations in situ. Autant de projets où Shawky place la culture contemporaine dans une perspective historique et inversement. ​ 

Par le titre de l’exposition, Dry Culture Wet Culture, Shawky cherche à résumer en deux notions les caractéristiques et les contradictions de ces évolutions sociales. Il voit dans le développement des sociétés, en tout cas dans le monde arabe, un passage constant d’une culture dite sèche ou Dry Culture – mode de vie traditionnel des Bédouins nomades dans le désert aride – à une culture humide ou Wet Culture – société sédentaire basée sur l’irrigation et l’agriculture. Shawky se concentre donc sur les liens éventuels entre l’ancien et le nouveau – la Dry et la Wet Culture.

L’exposition Wael Shawky: Dry Culture Wet Culture englobe entre autres The Gulf Project Camp et Cabaret Crusades. Tous deux évoquent le choc des cultures, la migration au sens large et les sociétés en développement et en mutation. ​ 


Wael Shawky

Wael Shawky (1971) compare sa pratique artistique à celle d’un alchimiste, servant d’intermédiaire entre les idées sociales et les formes tangibles. Son œuvre aborde des thèmes comme l’identité, la religion et l’histoire, qui peuvent être les fondements d’une société en transition. 

Enfant, Shawky a longtemps vécu en Arabie saoudite, où il a été témoin du passage d’une société tribale nomade à une société modernisée, plus occidentale. Cette évolution, qui l’a profondément marqué, a fait de lui un artiste captivé par les cultures et les sociétés sous tous leurs aspects. De la multiplicité des récits issus de cette fascination, Shawky tire des projets artistiques globaux, traitant de sujets sociaux et historiques par le biais de différents médiums : de la peinture et du dessin à la sculpture, au cinéma et même à la musique. 

À travers son œuvre, Shawky nous confronte aux limites de notre propre vision de l’histoire et du monde. Dans quelle mesure notre pensée est-elle influencée par nos origines et notre passé personnel ? L’histoire en soi existe-t-elle, et peut-elle s’écrire sans parti pris ? Et quel est le rôle de notre conception du passé dans le développement d’une culture ou d’une identité nationale ? 


Wael Shawky: Dry Culture Wet Culture ​
11.03. – 28.08.2022 ​
M Leuven ​
Commissaire d'exposition : Valerie Verhack

Conférence de presse: 09.03.2022

  • 10h30 accueil avec café et thé 
  • 11h00 visite guidée de l’exposition avec l’artiste Wael Shawky, suivie d’interviews individuelles (sur demande)
  • 14h00 fin de la conférence de presse

Quelques explications supplémentaires sur les œuvres de l’exposition


The Gulf Project Camp

Dans The Gulf Project Camp, Wael Shawky se focalise sur l’histoire de la péninsule arabique à travers des dessins, sculptures, sculptures sur bois et installations, ainsi qu’un film encore inédit. Le projet vise à offrir un aperçu de quelque 400 ans d’évolution sociale dans la région : des migrations nomades du 17e siècle à l’époque actuelle, en passant par l’implantation des compagnies pétrolières américaines et britanniques dans l’entre-deux-guerres et l’indépendance subséquente des États du Golfe. 

L’installation intitulée The Wall #2 consiste en un mur recouvert de graphite noir, sur laquelle sont tendues des toiles rappelant les tentes de la civilisation berbère. L’œuvre s’inscrit donc dans la transition entre la forme de société traditionnelle des peuples arabes originaux et la société contemporaine, industrialisée et urbanisée. ​ 


Cabaret Crusades ​

  • Cabaret Crusades – trilogie cinématographique

Cabaret Crusades est le titre d’une trilogie cinématographique qui montre l’histoire des Croisades sous un jour nouveau, en les abordant d’un point de vue arabe. Malgré leurs intrigues tumultueuses et leurs scènes violentes, ces trois films dégagent un réalisme et une beauté magiques. Dans Cabaret Crusades, Shawky combine des faits apparemment exacts avec une imagination artistique résolument personnelle. Ce mélange de vérité et de fiction interpelle sur la nature de l’histoire et le rôle privilégié de ceux qui l’écrivent. Les rapports avec le contexte géopolitique actuel sont nombreux : la guerre civile en Syrie, le nouveau régime en Afghanistan, ou le conflit israélo-palestinien en cours. 

  • Cabaret Crusades – reliefs et dessins

Parallèlement à la trilogie cinématographique Cabaret Crusades, Wael Shawky réalise aussi des tableaux, des dessins et des reliefs en bois illustrant des épisodes de l’histoire des Croisades. Pour l’artiste, la peinture et le dessin sont les médiums les plus évidents et les plus directs : ce sont les disciplines auxquelles il a été formé lorsqu’il était étudiant à l’académie d’Alexandrie. Pour les reliefs en bois, Shawky travaille, comme pour les marionnettes en verre du film, avec des artisans expérimentés de la région de la Vénétie, en Italie. 


The Cave

Dans The Cave, Wael Shawky se fait filmer en train d’arpenter les allées d’un supermarché tout en récitant de mémoire un chapitre particulier – sourate ou surah – du Coran : Surah Al-Kahf, ou la sourate de la Caverne. Cette sourate se compose de plusieurs récits, dont le principal est celui des ‘Compagnons de la Caverne’ : plusieurs hommes échappent à un tyran en se cachant dans une grotte, où ils dorment pendant 309 ans, jusqu’à l’arrivée au pouvoir d’un meilleur souverain. ​ 

Shawky considère le sommeil séculaire des compagnons et leur réveil ultérieur comme une forme de migration : une transition à travers le temps et l’état d’esprit. Le thème de la migration est récurrent dans cette sourate, conçue au départ pour convaincre le prophète Mohammed d’entreprendre un voyage de La Mecque à Médine.

Wael Shawky a filmé trois versions de The Cave, chaque fois dans un supermarché d’une ville où il séjournait temporairement : à Istanbul (2004), Hambourg (2005) et Amsterdam (2005). Tant ce lien avec la biographie de Shawky que la représentation explicite de l’artiste lui-même font de The Cave une sorte d’autoportrait.


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