Les Davids révèlent un parcours paysager, agencé par Bas Smets, dans lequel s’inscrira un projet artistique

L’architecte paysagiste Bas Smets aménage un tracé long de plus de 2 km, ouvrant de nouveaux sentiers pour révéler la grande diversité des paysages naturels et cultivés en lisière des Davids. Le domaine de 320 hectares est situé dans la commune de Viens, aux confins du Parc naturel régional du Luberon en Vaucluse, en bordure des Alpes de Haute Provence.
La curatrice Anne Pontegnie coordonne les interventions d’artistes contemporains qui viendront s’intégrer dans l’enceinte du parcours.
Le paysage délimité par ce parcours offre une compression exceptionnelle des écosystèmes environnants issus des renversements tectoniques au fil des millénaires. Faune et flore s’y épanouissent dans une biodiversité, entre collines et sous-bois, que les Davids ont restaurée ces vingt dernières années.
Le projet paysager de Bas Smets et son équipe consiste à révéler ces paysages existants à travers un trajet continu, ponctué de moments forts.
Au fil des arpentages, ils ont retenu 8 séquences qui composent un parcours diversifié. Chaque séquence immerge le visiteur dans un paysage différent, caractérisé par la composition de son sol, sa végétation, sa topographie, ses pentes et son altimétrie.
Ensuite, ils ont identifié 15 moments d’attention particulière. Des arbres remarquables, des témoins du « petit patrimoine » historique ou en encore une végétation unique, offrant chacun un instant fort pendant le parcours.
À travers une expérience immersive, ces 8 séquences et ces 15 moments déplacent le regard des visiteurs et révèlent les alentours en des paysages cohérents.
Le photographe Gilbert Fastenaekens, archive le projet au fil du temps par le biais d’un « observatoire du paysage », dans la continuité de son expérience documentaire pour la Datar (Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire). De prise de vue en reconduction, les cadrages similaires documentent les évolutions des paysages contenus dans le parcours des Davids. Une exposition des vues issues des premières missions photographiques leur sera consacrée, de juin à septembre, dans la salle des vendanges du domaine.
Les Davids
Route de Banon
84750 Viens — France
[email protected]
www.lesdavids.fr
À propos de Bas Smets
Bas Smets (°Hasselt) est ingénieur, architecte et paysagiste. Il s’est spécialisé dans la conception de stratégies paysagères et la réalisation d’espaces publics. À travers une lecture méticuleuse du territoire, ses projets révèlent des paysages visibles mais pas encore perçus. Les projets comprennent toutes les échelles, des stratégies territoriales aux paysages d’infrastructure, des parcs très étendus aux jardins privés, des centres-villes aux décors de cinéma. Il collabore régulièrement avec des architectes, des artistes et des scientifiques.
Il a établi ses bureaux à Bruxelles en 2007 et travaille depuis, dans une dizaine de pays. Ses projets réalisés comprennent l’aménagement du centre-ville d’Ingelmunster en Flandre, les jardins du centre de création PMQ à Hong Kong et le Sunken Garden à Londres. Plusieurs de ses grands parcs sont en cours de réalisation : le parc de Tour & Taxis à Bruxelles, le parc Tweewaters à Louvain, et le parc du Musée national Estonien à Tartu.
Il est lauréat d’un grand nombre de concours internationaux, tels que la place de la gare à Roulers, le Parvis de Saint-Gilles à Bruxelles et les espaces extérieurs du nouveau quartier de la Chapelle Internationale à Paris. Bas Smets a développé une série de visions territoriales à long terme pour Bruxelles 2040, Lyon Part Dieu, Bordeaux 55.000 ha pour la Nature, Paris la Défense Est et Lille 2030. Il a récemment contribué à de grands projets d’infrastructure et a été retenu pour la conception du paysage de la nouvelle autoroute entre Bruges et Knokke, ainsi que pour la conception de l’aménagement urbain autour de la nouvelle écluse à Harelbeke.
En complément de ces missions publiques, il construit un jardin privé par an. Depuis 2009, il travaille sur le Parc des Ateliers à Arles en France, où il conçoit le parc et les espaces publics autour du nouveau centre d’art et de recherche développé par Frank Gehry pour la Fondation Luma. En 2011, il a conçu les paysages pour le décor du film “Continuously Habitable Zones” de Philippe Parreno.
Bas Smets est titulaire d’un master en Architecture et en Génie Civil de l’Université de Louvain ainsi que d’un master en Paysage de l’Université de Genève. Il a enseigné à l’École d’Architecture de La Cambre à Bruxelles et à l’École Spéciale d’Architecture à Paris. Il intervient régulièrement dans des institutions internationales parmi lesquelles la Graduate School of Design de l’Université d’Harvard, l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne et le Pavillon de l’Arsenal à Paris. En 2008, il a été lauréat des Nouveaux Albums des Jeunes Architectes et des Paysagistes, remis tous les deux ans par le Ministère français de la Culture.
À propos de Gilbert Fastenaekens
Gilbert Fastenaekens (°Bruxelles). Rapidement reconnu pour son travail photographique sur les paysages urbains de nuit, il participe à la mission photographique de la Datar en France en 1984. L’œuvre de cette période a été réunie dans les livres Nocturne et Essai pour une archéologie imaginaire.
En 1987, lors d'une mission photographique sur le territoire de Belfort, il joint à la notion de paysage, l’expérience contemplative d'une forêt en Champagne-Ardenne sous le titre de Noces. Parallèlement, jusqu’en 1996, Gilbert Fastenaekens poursuit un travail sur Bruxelles, publié sous le titre Site, où il questionne le sens de la ville et de son développement. En 2000, avec Site II, il radicalise cette démarche en composant un alphabet de formes élémentaires, fait de façades mitoyennes qui relèvent non de l’architecture, mais de la construction.
Depuis 2006, Gilbert Fastenaekens investigue la vidéo. Dans l'installation vidéographique Libre de ce monde, il capte la "manifestation" autant banale que spectaculaire du fou-rire de personnes seules, en duos ou petits groupes. Dans Vis-à-Vis (réalisé à Milan), cinq écrans sont alignés où alternent des plans fixes de banalités urbaines, des gestes simples du quotidien et des portraits soumis à la durée.
Gilbert Fastenaekens revient à la prise de vue avec des « reconductions photographiques » à partir de cartes postales anciennes de Bruxelles, publiées sous le titre Correspondance en 2010. Ces confrontations, entre passé et présent, interrogent notre façon d’appréhender le réel par les éléments presque imperceptibles qui dessinent une ville à travers le temps, sans jugement ni la nostalgie qui pourrait se manifester de la comparaison entre les deux images.
Gilbert Fastenaekens est représenté par la galerie Les Filles du Calvaire à Paris.
Il a été professeur à la Cambre, ainsi qu’à l'Institut Supérieur Libre des Arts Plastiques (ERG) à Bruxelles.
À propos des Davids
Le domaine Les Davids est situé à 600m d’altitude, l’un des plus hauts domaines viticoles du Vaucluse, aux confins du Luberon, une région sauvage dont la diversité de sols fait la richesse du terroir. Le Parc naturel du Luberon qui le contient est partagé entre des chênaies, garrigues aux odeurs aromatiques et cultures de lavande, d’oliviers et de vignes. Depuis toujours, chèvres et moutons en arpentent les crêtes. Cerfs, sangliers et oiseaux méditerranéens y sont observés ainsi que des espèces plus montagnardes.
Le domaine est délibérément conduit en polyculture biologique, ce qui garantit la biodiversité et la présence de levures naturelles assurant une parfaite fermentation. L’altitude et ces qualités combinées, tant humaines que naturelles, permettent au domaine de produire, d’année en année, des vins d’exception en quantités raisonnées.
Au cœur du domaine, trois étangs recueillent les eaux de ruissellement grâce à des fossés végétalisés. Depuis déjà cinq cents ans, la source sauvage alimente l’ancien lavoir, jouxtant la cour des Davids. Le trop-plein se déverse dans le fossé menant au premier réservoir d’eau. Un système d’irrigation goutte à goutte amène l’eau là où elle est nécessaire. Tous ces aménagements ont construit Les Davids, dans le respect et pour la biodiversité. Il s’en nourrit et la nourrit. Il témoigne aujourd’hui de ce que la polyculture est essentielle à l’agriculture biologique.
Aujourd’hui, Les Davids a atteint sa maturité. Sont venues s’y ajouter les terres voisines d’Autet, un nouveau projet d’envergure qui ajoutera dix hectares de terres pour les vignes, entourées de bois de pins parasols. Ensemble, ces terres forment un écrin de biodiversité, soutenu à la fois par un travail en polyculture biologique et un projet d’agroforesterie. Protégé des maladies grâce à sa forme en cuvette et ses coteaux boisés, le domaine bénéficie en outre d’un microclimat sous double influence alpine et méditerranéenne lui conférant une qualité unique.