La première exposition solo de Ryudai Takano en dehors du Japon, à la galerie IBASHO à Anvers.
IBASHO présente à partir du 21 mars la première exposition individuelle de Ryudai Takano en dehors du Japon. Cette exposition montre l’essentiel et la diversité de l’œuvre du photographe japonais et fête en même temps le cinquième anniversaire de la galerie d’Anvers qui est spécialisée dans la photographie japonaise.
Ryudai Takano (°1963) est un photographe japonais renommé qui, depuis le début des années nonante, travaille sur les thèmes de la nudité et de la sexualité. Son approche esthétique réussi déjà 30 ans à montrer ses sujets - habituellement des nus masculins ou féminins - dans leur apparence la plus objective, sans parti pris, sans effets et sans préjugés. Il interroge de cette façon le spectateur sur ses préjugés.
L’exposition à la galerie IBASHO contient des œuvres de quatre séries différentes :
- Caramaru : une série qui illustre la beauté du corps humain en montrant des danseurs butoh japonais qui s’entrelacent nus.
- Reclining Woo-Man : une série sur laquelle on peut voir un homme obèse nu, d’un âge moyen, dans des postures typique de la peinture classique.
- With me : une série d’autoportraits dans lesquels Takano pose constamment nu à coté d’une autre personne nue. Les autoportraits ont causé, en 2014, beaucoup de bruit lors que les photos ont été exposées au Aichi Prefectural Museum à Nagoya.
- Daily Snapshots : une série que Takano construit depuis 1998 en prenant une photo chaque jour. Il veut transformer la photographie en un événement quotidien et veut essayer de voir l'appareil photo comme une partie de son corps.
Ryudai Takano
21.03 - 03.05.2020
IBASHO Gallery
Tolstraat 67,2000 Anvers
Plus d’informations sur les quatre séries que l’on peut voir à la galerie IBASHO :
Takano veut, avec la série ca.ra.ma.ru (1993-1996), exprimer une beauté du corps humain qui transcende l’image normale de l’homme et de la femme. Il a demandé aux danseurs butoh de s’entrelacer. Les résultats sont des œuvres de la nudité humaine qui sont esthétiquement belles.
L’artiste japonais montre avec la série Reclining Woo-Man (1993-1996) une image totalement différente de la nudité. Le titre vient du terme ‘Reclining Woman, ceci est un terme qu’on entend souvent dans la peinture classique européenne. Le titre est une parodie mais les photos, par contre, ne le sont pas. Takano cherche dans cette série comment il peut capturer son propre sens de la beauté. Il a photographié son ami, un homme obèse et nu d’un âge moyen, allongé sur un canapé-lit. Takano a d’abord rejeté les image parce qu’il les trouvait moches. Après un certain temps, l’artiste trouvait qu’une série du son ami n’était pas une mauvaise idée, car il voulait montrer un corps nu qui avait été ignoré dans l’art.
Les images de la série With me (2002 – 2010) ont initialement été réalisé pour vérifier la couleur de chaque corps. Takano voulait montrer la différence entre la couleur de peau en se photographiant avec une autre personne. Pour l’artiste japonais, les photos n’étaient qu’une archive, un exercice. Mais en 2009, il a décidé de montrer les photos comme des œuvres d’art. La série a mené, en 2014, à un incident. Les photos ont ensuite été exposées au Aichi Prefectural Museum of Art à Nagoya dont douze photos ont dû être retirées suite a une plainte anonyme. L’acte d’accusation: Ils ont violé les lois morales japonaises pour avoir montrer des organes génitaux et des poils pubiens. Après avoir discuté avec l’artiste, le musée a décidé de ne pas supprimer les photos. À la place, on les a recouvertes d'un tissu fin ou d’un papier-calque. On en a parlé très vite dans les journaux japonais parce que cette solution était un commentaire sur les lois morales japonaises. Souvent au Japon, les lois morales autorisent l’affichage des poils pubiens chez les femmes.
L’exposition de Takano contient également une sélection d’images de son grand projet Daily Snapshots (1998-). Le travail du photographe Daido Moriyama a été la raison pour laquelle Takano a commencé à photographier. Ce qu’il ressentait fortement au cours de cette première période, c’était qu’il devait posé son regard sur le monde. Ironiquement, en regardant les photos de Moriyama, Takano ses réalisé pour la première fois à quel point le Japon était attrayant. Dans cette période-là, il tirait régulièrement des instantanés, mais après avoir photographier ses sujets dans un studio photo, il s'est rendu compte qu'il n'utilisait pas du tout son appareil photo en dehors du studio photo. Takano prend depuis 1998 tous les jours une photo, pour non seulement transformer la photographie en un événement quotidien mais aussi pour essayer de considérer un appareil photo comme une partie de son corps.
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