La Fondation CAB à Saint-Paul-de-Vence présente une exposition qui mets en dialogue des artistes historiques du mouvement support/surface avec des artistes de la scène contemporain
Partenaires particulaires, du 14 mars à 31 octobre 2025
Partenaires particulaires
(supports, surfaces, dissémination)
La Fondation CAB Saint-Paul de Vence a l’honneur d’accueillir une exposition consacrée aux artistes historiques du mouvement support/surface et à d’autres artistes de la scène contemporaine, avec Hugo Vitrani comme commissaire de l'exposition.
Supports/Surfaces est un mouvement artistique qui fut l'un des groupes fondateurs de l'art contemporain français, tant en peinture qu'en sculpture. Sous le nom générique de Supports / Surfaces se manifestent, entre 1970 et 1971, au travers de quatre expositions collectives, des artistes, originaires pour la plupart du Sud de la France, partageant des propositions théoriques et plastiques communes. Sous cette appellation exposent ensemble au début des années soixante-dix André-Pierre Arnal, Vincent Bioulès, Louis Cane, Marc Devade, Daniel Dezeuze, Noël Dolla, Toni Grand, Bernard Pagès, Jean-Pierre Pincemin, Patrick Saytour, André Valensi et Claude Viallat. Singularité du mouvement durant cette période, les artistes se réclament pour la plupart du champ pictural – à l’exception de Bernard Pagès et de Toni Grand – bien que les œuvres déstabilisent le spectateur alors habitué aux toiles tendues sur châssis.
L’exposition Partenaires particulaires agit comme un champ de (parfois mauvaises) graines, à partir d’un nœud réunissant une dizaine d’œuvres historiques de Supports/Surfaces. Ce nom de code d’un mouvement avant-garde, de courte durée mais toujours très actuel, a marqué l’histoire de la scène française de la fin des années 1960 et du début 1970 à travers un retour à la peinture abstraite dans une version brute, augmentée d’une bonne dose de savoir-faire. Peintures sans pinceau, tableaux sans châssis, toiles pliées, brûlées, bois assemblés, empreintes tamponnées…
Pour La peinture en question, première exposition de ce groupe qui n’a cessé de s’agrandir et de s’auto-critiquer pour mieux se quitter publiquement, ces lignes font office de manifeste.
En 1969, Louis Cane, Daniel Dezeuze, Patrick Saytour et Claude Viallat affirment : « L’objet de la peinture, c’est la peinture elle- même, et les tableaux exposés ne se rapportent qu’à eux-mêmes. Ils ne font point appel à un « ailleurs » (la personnalité́ de l’artiste, sa biographie, l’histoire de l’art, par exemple). Ils n’offrent point d’échappatoire, car la surface, par les ruptures de formes qui y sont opérées, interdit les projections mentales ou les divagations oniriques du spectateur.
L’exposition présente aussi des œuvres d’autres artistes, historiques ou d’aujourd’hui, de Londres, Mexico, New York, Los Angeles, Toronto, Martinique ou encore Paris. Kapwani Kiwanga, Brandon Ndife, Robert Overby, Lotus L Kang, Ernest breleur, Renée Levi, Jack O’Brien, Miho Dohi, Myriam Mihindou, Ladji Diaby, Torkwase Dyson, Melinda Fourn, Edith Dekyndt, Barbara Sanchez-Kane, Hall Haus…
De la peinture à l’image en mouvement en passant par la sculpture et le design, la Fondation CAB permet ici de réunir autant de pratiques qui manipulent les imaginaires premiers des matières précaires, des empreintes aux compositions-décomposées, aux opérations, abstractions mouvantes et lumineuses, assemblages et recyclages, etc. Ainsi l’enjeux / le jeu se situent dans un dépassement des œillères, des postures et des frontières qui se jouent du système D, particule de la matière.
Partenaires particulaires
14 mars - 31 octobre 2025
Fondation CAB Saint-Paul-de-Vence
5766, chemin des Trious
06570 Saint-Paul-de-Vence
France
Avec :
André-Pierre Arnal, Vincent Bouliès, Ernest Breleur, Pierre Buraglio, Louis Cane, Daniel Dezeuze, Edith Dekyndt, Ladji Diaby, Noël Dolla, Miho Dohi, Marc Devade, Torkwase Dyson, Fred Everlsey, Melinda Fourn, GEGO, Kapwani Kiwanga, Lotus L Kang, Renée Levi, Myriam Mihindou, Brandon Ndife, Jack O’Brien, Robert Overby, Bernard Pages, Jean-Pierre Pincement, Barbara Sanchez-Kane, Patrick Saytour, Claude Viallat, Hall Haus.
Commissaire d'exposition : Hugo Vitrani
Hugo Vitrani :
Patrick Saytour, Pierre Buraglio, Claude Viallat, Daniel Dezeuze, Vincent Bouliès, Louis Cane, Bernard Pages, Jean-Pierre Pincement, André-Pierre Arnal, Marc Devade, Noël Dolla : À Saint-Paul de Vence, sont ainsi réunies des amitiés particulières qui traversent Paris, Montpelliers, Nice, Nîmes, Perpignan, Supports/Surface ayant toujours fait en sorte de décentrer une histoire de l’art capitaliste (faisant ici référence autant à Paris qu’aux fétiches marchandises).
Autant d’œuvres historiques issus de la collection de la Fondation CAB et de la galerie Ceysson & Bénétière, fidèle du mouvement. Mais…
Parce que l’exposition refuse les conceptions individualistes de l’art et d’enfermer l’histoire dans son histoire
Parce que l’exposition refuse une vision trop masculine d’une époque trop masculine
Parce que l’exposition provoque des relations amicales, spéculatives, formelles, intellectuelles, mais s’autorise aussi des contrepoints, par pur esprit de contradictions fertiles
Alors l’exposition Partenaires particulaires présente aussi des œuvres d’autres artistes, historiques ou d’aujourd’hui, de Londres, Mexico, New York, Los Angeles, Toronto, Martinique ou encore Paris. Kapwani Kiwanga, Brandon Ndife, Robert Overby, Lotus L Kang, Ernest breleur, Renée Levi, Jack O’Brien, Miho Dohi, Myriam Mihindou, Ladji Diaby, Torkwase Dyson, Melinda Fourn, Edith Dekyndt, Barbara Sanchez-Kane, Hall Haus…
De la peinture à l’image en mouvement en passant par la sculpture et le design, la Fondation CAB permet ici de réunir autant de pratiques qui manipulent les imaginaires premiers des matières précaires, des empreintes aux compositions-décomposées, aux opérations, abstractions mouvantes et lumineuses, assemblages et recyclages, etc. Ainsi l’enjeux / le jeu se situent dans un dépassement des œillères, des postures et des frontières qui se jouent du système D, particule de la matière.
D pour Débrouille, Désordre, Déconstruction, Dissémination. Dé-dé-dé-débrouilles de matière brute, pliée dépliée déployée au-delà et à travers du dé-dé-dé-désordre de la matière monde et de ses rêves révoltés à peines volts.
D pour Dissémination. C’est Derrida philosophe qui le dit, contre les interprétations définitives, il faut viser la différence et les écarts, ce qu’il nommait la différance – écrit volontairement avec ce -a inaudible qui rappelle aujourd’hui celui de la kiffance. Dans l’écriture comme dans le support comme dans la surface, le sens se propage sans suivre de chemin linéaire et prévisible.
Alors je cherche et je trouverai.
— Hugo Vitrani, Commissaire de l'exposition