La fille de Marianne Van Vyve réhabilite sa mère comme artiste féminine influente dans une nouvelle publication
La monographie est publiée par Fonds Mercator et éditée par la fille de l’artiste, Delphine Cool.
Fonds Mercator annonce la publication d’une monographie consacrée à la peintre belge Marianne Van Vyve (1943–1991), une voix singulière dans l’art européen d’après-guerre.
N'ayant jamais adhéré à aucun groupe particulier, Marianne Van Vyve a principalement suivi ses propres inclinations artistiques, souvent à contre-courant des tendances dominantes de l'époque. Elle a retracé son paysage émotionnel à travers son art, dans le calme de ses ateliers successifs.
Cet ouvrage richement illustré explore son œuvre fascinante, examine l'influence de sa formation académique sur ses années de formation et retrace son évolution en tant que peintre. Le livre retrace non seulement le parcours de sa carrière aux multiples facettes, mais apporte également une dimension profondément personnelle : il a été initié et édité par sa fille, Delphine Cool, qui a minutieusement rassemblé les fragments de la vie et de l’œuvre de sa mère.
Cette publication réévalue Marianne Van Vyve comme artiste féminine influente dans un contexte artistique plus large — avec une contribution de l'écrivaine, critique d'art et ancienne rédactrice en chef de Frieze Jennifer Higgie —, et met également en lumière l'intimité radicale de sa pratique. Ce livre apporte ainsi un nouvel éclairage sur une artiste remarquable mais peu connue, dont l'œuvre continue de résister à toute catégorisation facile.
Dans son introduction émouvante, Delphine Cool revient sur le long processus qui l’a amenée à revisiter le travail de sa mère:
« Bien que j’avais vingt ans lorsqu’elle est décédée, sa disparition soudaine fut un bouleversement profond, à la fois silencieux et traumatisant. Il m’a fallu attendre trois décennies, avancer dans ma propre vie et voir grandir mes enfants, pour pouvoir enfin rassembler son histoire et regarder son œuvre avec le recul nécessaire. Je me suis interrogée sur la place qu’elle occupait dans la bohème artistique anversoise, cette ville qu’elle n’a jamais quittée. »
— Delphine Cool
Informations pratiques
Marianne Van Vyve
Publié par Fonds Mercator
- Auteur·e·s : Delphine Cool, Jennifer Higgie, Sam Plompen, Barbara Stehle, Dennis Van Mol
- Design : Aleksandar Avramovic / Mordicus
- Date de publication : octobre 2025
- Relié, 280 × 230 mm
- 208 pages
- Langue : anglais
- ISBN : 9789462303911
- Prix : 60 €

À propos de Marianne Van Vyve
Formée à l’Académie royale des Beaux-Arts d’Anvers, Marianne Van Vyve fut l’une des rares femmes représentées par la Galerie De Zwarte Panter, où elle organisa sa première exposition personnelle en 1979. Jamais affiliée à un mouvement particulier, elle suivit sa propre voie artistique, souvent à contre-courant des tendances dominantes, exprimant son paysage émotionnel dans l’intimité de ses ateliers.
Ancrée dans la tradition moderniste européenne, son œuvre échappe à toute catégorisation facile : elle va de grandes toiles figuratives inspirées par Magritte, Courbet, Beckmann et Friedrich, à des travaux plus tardifs abstraits, marqués par l’expérimentation des textures et une profondeur spirituelle.
Ses premières œuvres, à la fin des années 1970, révèlent Van Vyve comme une conteuse. Ses grandes toiles figuratives mettent en scène des figures féminines imposantes — souvent des autoportraits — enrichies de symboles liés à la maternité, à la mort et à une dimension psychologique intense. Ces peintures, qui font écho à Magritte, Courbet, Balthus, Beckmann et Friedrich, traduisent sa vie intérieure tourmentée ainsi que son intérêt pour l’analyse jungienne.
Dans les années 1980, après son divorce, Van Vyve poursuit sa pratique tout en élevant seule sa fille, Delphine. Elle explore alors de plus en plus les archétypes de la féminité à travers les figures d’Ève et de Perséphone, tout en évoluant vers une abstraction plus marquée et un langage pictural plus texturé. Sa dernière série, consacrée aux arbres et présentée à la Galerie De Zwarte Panter en 1989, constitue à la fois une méditation sur la nature et un témoignage de son intérêt pour les enseignements amérindiens, révélant sa conception de la peinture comme processus de guérison.
Alternant entre galeries établies et lieux non conventionnels — parkings en plein air ou friches industrielles abandonnées —, la carrière de Van Vyve fut brutalement interrompue lorsqu’elle décéda soudainement à Lucques, en Italie, à l’âge de 48 ans.