Josh Smith chez Xavier Hufkens

Xavier Hufkens est enchanté de présenter la deuxième exposition de l’artiste américain Josh Smith avec la galerie. L’artiste proposera des tableaux et monotypes nouveaux représentant la Faucheuse, exposés pour la première fois en Belgique sous la forme d’une installation impressionnante reliant les deux espaces. 

Depuis les poissons de son exposition inaugurale à la galerie en 2016 jusqu’à des squelettes, des tortues, des palmiers et son propre nom, Josh Smith s’est fait connaître par des séquences de motifs visuels rudimentaires, mais très caractéristiques. La Faucheuse en est un : une forme identifiable au premier regard, que sa simplicité même rend facile à reproduire. De même que les impressionnistes multipliaient les tableaux de la même scène pour saisir des effets atmosphériques différents, Smith peint un sujet à répétition, de mémoire, afin d’explorer des qualités picturales diverses. Dans cette optique, la Faucheuse constitue un élément de composition susceptible de débloquer une vaste gamme de possibilités créatrices. En fait, le vrai sujet de ces tableaux n’est pas la personnification de la mort, mais le potentiel expressif de la peinture, la couleur et la répétition. En même temps, Smith joue avec des idées de similitude et de différence : comme des variations sur un thème, chaque Faucheuse est une nouvelle mouture de la même idée fondamentale. Les tableaux, inscrits dans un processus continu de production et d’expérimentation visuelles, sont des entités autonomes, mais appartiennent également à une grande ‘famille’ d’oeuvres interdépendantes. ​ 

Josh Smith Clear Night, 2019 oil on linen 152,4 x 122 x 2,8 cm
Courtesy: the Artist and Xavier Hufkens, Brussels Photo-credit: Kerry McFate
Josh Smith Clear Night, 2019 oil on linen 152,4 x 122 x 2,8 cm
Courtesy: the Artist and Xavier Hufkens, Brussels Photo-credit: Kerry McFate

Ces toiles et monotypes étant exposés à proximité immédiate les uns des autres et à travers les deux espaces de la galerie, le spectateur est automatiquement amené à en examiner les différences en termes de couleur ou de détails. La palette de Smith s’étend de teintes douces et lumineuses à des tons néon éclatants, mais se décline aussi en un spectre de nuances plus riches et terreuses. ​ La combinaison ludique des couleurs, couplée à la virtuosité du style de Smith, se révèle infiniment fascinante : il y a les Faucheuses sans complication, et celles qui se dissolvent dans un enchevêtrement de lignes semi-abstrait, des figures obscures ou étincelantes, des morts qui invitent et d’autres qui désignent. Une foule de petits détails, notamment des oiseaux ou des plantes, ou des symboles puissants comme la lune et le soleil, contribuent à l’individualisation des tableaux. L’effet est accru par des bordures exceptionnelles, peintes ou réalisées au pochoir. Leurs motifs renvoient aux anciens pochoirs muraux américains, ainsi qu’aux bords dentelés et perforés des timbres-poste, les uns et les autres suggérant l’idée d’un espace clos. Les titres évocateurs des tableaux font écho aux convictions de l’artiste sur ce que les oeuvres individuelles peuvent véhiculer, tout en encourageant le spectateur à penser au-delà de l’image. 

Depuis des milliers d’années, dans de nombreuses cultures, la mort affiche une forme humaine ou squelettique. La Faucheuse – sombre figure encapuchonnée qui récolte (ou ‘moissonne’) les âmes humaines avec sa faux – est peut-être, de toutes ces personnifications, la plus courante et la plus durable. De l’époque médiévale à nos jours, cette incarnation de la mort fait partie intégrante d’une riche tradition artistique et cinématographique. Elle sert également d’emblème à des groupes contre-culturels comme les motards ou les fans de Heavy Metal. Dans ce contexte, la figure de la Faucheuse peut aussi apparaître comme un cliché : une image à ce point omniprésente que personne n’y réfléchit à deux fois. Dans cette série, Smith relève le défi de peindre la Faucheuse de façon contemporaine et significative, créant ainsi une forme moderne de memento mori. Mais un memento mori qui transcende le motif de la mort pour s’ouvrir sur l’approche de ce thème dans l’art contemporain. En fin de compte, la répétition sempiternelle du sujet, associée aux qualités picturales des oeuvres, n’est pas loin de constituer un antidote aux incarnations plus grandioses et menaçantes de la mort. Malgré l’omniprésence de la Faucheuse, les toiles de Smith rayonnent, au propre comme au figuré, d’une irrésistible joie de vivre. 

L’exposition comprend aussi un groupe de monotypes de la Faucheuse. Josh Smith a suivi une formation de graveur, et il a réalisé ces oeuvres uniques en les peignant ou les dessinant sur une surface lisse, non absorbante. L’image est ensuite transférée sur une feuille de papier par pression sur la plaque. En l’occurrence, l’opération a été complétée par l’utilisation d’une presse à imprimer. Les oeuvres qui en résultent se distinguent par la richesse de leurs nuances, l’interaction entre les couches de peinture et les qualités matérielles du papier aboutissant à des effets visuels de toute beauté. Josh Smith a dit de ses monotypes : “Je les considère comme une variété de tableaux. Le processus de création d’un monotype permet de réagir et de réfléchir tout en créant. Dans cette exposition, vous constaterez les changements entre les monotypes et les tableaux”. ​ 


Josh Smith (né en 1976, Okinawa, Japan) vit et travaille à New York. Ses récentes expositions solo comprennent : Josh Smith, Bonner Kunstverein, Bonn, Allemagne (2016), Josh Smith, Museo d’Arte Contemporanea Roma, Italie (2015), The American Dream, Brant Foundation Art Study Center, Greenwich, Connecticut (2011) et Hidden Darts, Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig Wien, Vienne, Autriche (2008).


Josh Smith
Finding Emo
7 juin au 13 juillet
Xavier Hufkens

Josh Smith
Reaper, 2019 Monotype print on Plike paper 90,5 x 67,3 cm
Courtesy: the Artist and Xavier Hufkens, Brussels Photo-credit: Kerry McFate
Josh Smith
Reaper, 2019 Monotype print on Plike paper 90,5 x 67,3 cm
Courtesy: the Artist and Xavier Hufkens, Brussels Photo-credit: Kerry McFate
Josh Smith
No Delay, 2019
oil on linen 152,4 x 122 x 2,8 cm
Courtesy: the Artist and Xavier Hufkens, Brussels Photo-credit: Kerry McFate
Josh Smith
No Delay, 2019
oil on linen 152,4 x 122 x 2,8 cm
Courtesy: the Artist and Xavier Hufkens, Brussels Photo-credit: Kerry McFate

 

 

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