iMAL, le centre bruxellois dédié à la culture numérique et à la technologie, reçoit l’Ultima 2024 dans la catégorie Art numérique

iMAL, le centre bruxellois pour la culture et la technologie numériques, a reçu le prix Ultima dans la catégorie Art numérique, un prix culturel attribué par la Communauté flamande. Le jury a salué iMAL comme une institution pionnière, unique en son genre, et a souligné sa persévérance et son intégrité — en particulier à une époque où de nombreuses organisations similaires ont dû fermer leurs portes. Cette reconnaissance met en lumière l’impact considérable d’iMAL, tant sur le secteur de l’art numérique que sur la société au sens large.
L’obtention de ce prix confirme la position unique d’iMAL dans le paysage culturel et renforce son engagement à contribuer activement à l’avenir de l’art numérique. À une époque où les questions liées à la technologie deviennent toujours plus pressantes et complexes, iMAL s’affirme comme un lieu indispensable de réflexion, de création et de transformation.
À propos d’iMAL
Fondé en 1999 par Yves Bernard, iMAL fut l’un des premiers centres culturels en Europe à explorer l’intersection entre l’art et la technologie numérique. Bernard y a créé un espace où les artistes pouvaient expérimenter avec les technologies émergentes, tout en encourageant une pensée critique et un dialogue interdisciplinaire. Depuis 2021, sous la direction de Lucia Garcia, cette vision se poursuit et s’élargit. Garcia et l’équipe iMAL mettent l’accent sur l’importance de l’art comme espace de remise en question de la technologie et de son impact sociétal. Ils défendent des contextes hybrides où l’art, la science et la technologie se rejoignent pour aborder les enjeux contemporains et stimuler de nouvelles manières de penser.
À l’aube d’une nouvelle révolution technologique, ce rôle devient plus crucial que jamais. La technologie structure de plus en plus nos vies — mais qui façonne les contours et les contenus de l’espace numérique ? iMAL offre un espace unique de réflexion au sein de la « noosphère », un lieu où sont posées des questions fondamentales sur l’accès, la connaissance, et les tensions entre l’intérêt général et le profit privé. Le parcours de Garcia témoigne d’une vision forte : elle conçoit l’art non seulement comme un miroir de la société, mais comme une force active — une position que nous ne pouvons qu’encourager.
Alors qu’iMAL célèbre ses 25 ans, cet engagement en faveur d’un paysage de pensée polyphonique est plus pertinent que jamais. Des expositions comme The End and the Beginning (7 novembre 2024 – 30 mars 2025) illustrent cette orientation tournée vers l’avenir, en abordant artistiquement des thématiques sociétales actuelles telles que le changement climatique ou l’éthique technologique. En parallèle, iMAL continue de s’appuyer sur sa riche histoire en tant que plateforme où talents émergents et artistes confirmés peuvent interroger et redéfinir de manière critique l’espace numérique.
iMAL
30 Quai des Charbonnages
1080 Bruxelles
Plus d'infos : https://www.imal.org/fr
Exposition à venir
Je suis verticale (mais je voudrais être horizontale)
01.07 – 21.09.2025
Je suis verticale (mais je voudrais être horizontale) explore les contours d’un avenir numérique qui ne cherche pas sans cesse à s’étendre au détriment des limites planétaires. Dans son poème Je suis verticale, Sylvia Plath évoque la tension entre sa verticalité humaine et son profond désir d’horizontalité — d’être en harmonie, connectée à la nature qui l’entoure.
S’inspirant des mots de Plath, l’exposition remet en question notre verticalité — symbole d’ambition, de progrès, de contrôle et de domination technologiques — et lui oppose un désir d’horizontalité, reflet d’un rapport plus intime, modeste et durable au monde.
Je suis verticale (mais je voudrais être horizontale) confronte la verticalité agressive et extractiviste des structures technologiques. Elle propose en contrepoint une approche horizontale : des systèmes qui s’intègrent à leur environnement, respectent le rythme, et favorisent des relations soutenantes, résilientes et régénératrices.
L’exposition entre en résonance avec l’appel d’iMAL pour de nouveaux modèles fondés sur la responsabilité collective, la collaboration, la diversité et l’inclusion. Elle constitue une invitation collective à redéfinir ce que nous entendons par « progrès ».
Il n’a jamais été simple de distinguer l’usage créatif des outils numériques comme médiums artistiques, de leur instrumentalisation par l’industrie des technologies de l’information. Le charme d’une techno-esthétique maximaliste — fascinante mais extractiviste — liée aux technologies informatiques et de réseau a peu à peu transformé le secteur culturel en facilitateur, légitimateur et amplificateur, complice des Big Tech et des dommages sociaux et écologiques engendrés par la dystopie cyber-libertaire qui se déploie aujourd’hui.
L’exposition réunit 10 œuvres d’artistes locaux et internationaux : 6 d’entre elles célèbrent les 25 ans d’iMAL, tandis que 4 pointent vers les orientations futures de l’organisation.
Artistes confirmés :
- Jonah Brucker-Cohen (IE/US)
- Peter Beyls (BE)
- Collectif Dardex (FR)
- Els Viaene (BE)
- Cécile Babiole (FR)
- Raquel Meyers (ES)
- Claire Williams (BE)
- Val Macé (BE)
- Sunjoo Lee (NL/KR)
- Navid Navab (CA)

The Cookery
18–21 septembre 2025
The Cookery est un événement consacré aux pratiques artistiques qui utilisent la technologie de manière accessible et inclusive. Il vise à créer un environnement ouvert propice au débat, à l’échange de savoirs et à l’apprentissage, guidé par les principes du « faire soi-même » et du « faire ensemble », ainsi que par des performances participatives. L'évènement accueillera des artistes, designers et créateur·rice·s internationaux qui souhaitent encourager des dynamiques de collaboration et des connexions transversales avec la communauté locale.
À travers The Cookery, iMAL souhaite inviter la communauté artistique à explorer l’expérimentation et la production artistiques à travers les technologies numériques, tout en encourageant une pensée critique fondée sur la pratique, la réflexion créative et le débat public.