Be-Part Waregem propose une exposition photographique avec Dirk Braeckman, Gerard Fieret, Paul Kooiker et Annelies Štrba

Le dimanche 7 mars, l’exposition photographique Braeckman | Fieret | Kooiker | Štrba, rassemblant des œuvres de ces quatre artistes, ouvre ses portes à Be-Part Waregem. Elle se prolongera jusqu’au dimanche 30 mai. 

Braeckman | Fieret | Kooiker | Štrba a pour but de susciter un échange significatif entre quatre œuvres photographiques. Chacun des quatre artistes dialogue avec son modèle. Souvent sous un angle différent, avec d’autres motifs et un autre but.


Ce qui frappe, chez le photographe belge Dirk Braeckman (°1958), c’est la tendresse avec laquelle il aborde ses modèles. Souvent, on ne voit qu’une épaule, une jambe ou un dos. Les cheveux cachent le visage, et il est rare que le modèle regarde droit vers l’objectif. Même si la figure humaine est souvent absente, cependant, des traces de l’existence humaine sont omniprésentes dans ces œuvres, situées entre dévoilement et dissimulation, présence et absence, représentation et abstraction. Les photos sont moins narratives qu’imprégnées de suggestion. Braeckman trouve les thèmes de son œuvre photographique dans son environnement immédiat. Ses préférences vont aux intérieurs, chambres d’hôtel anonymes et autres lieux où le temps semble s’être arrêté. Son œuvre a une connotation nettement autobiographique. Une seule figure humaine est présente, et seulement de façon fragmentaire. Les émotions, le lieu et le temps ne sont pas identifiables. Le langage visuel de Dirk Braeckman est axé sur le regard et constitue une réflexion sur le statut de l’image. Braeckman explore les limites du médium et remet en question les conventions photographiques. Ses images, qui combinent intimité et distance, créent un monde clos, isolé, dont la signification est difficile à établir. 


Le ‘fotograficus’ néerlandais Gerard Fieret (1924 – 2009) se signale aussi par le rapport personnel qu’il paraît entretenir avec son modèle. Il recourt à l’appareil photo pour créer une relation intime. À partir de 1965, Fieret construit une œuvre hors du commun, qui contribue à la reconnaissance de la photographie comme art visuel autonome. Sa volonté de repousser les limites et d’émanciper le médium n’y est pas étrangère. En dix ans, Fieret réalise des dizaines de milliers de photos de ce qu’il appelle lui-même ‘le monde entier’. Il veut illustrer le monde dans son ensemble, et en particulier ‘son (petit) monde’ : des personnes dans son atelier, mais aussi, par exemple, une pile de boîtes en carton dans la cave. Chez Fieret, une conscience artistique poussée va de pair avec une négligence ostentatoire, qui s’exprime notamment dans une chambre noire très rudimentaire, à La Haye, où il explore les limites techniques et visuelles du médium. Fieret se voit d’ailleurs plutôt comme un ‘fotograficus’, un graphiste qui plie la technique à sa volonté. Bien que ses compositions donnent souvent une impression de je-m’en-foutisme, ​ il ne fait aucun doute qu’il les met soigneusement en scène. En cela, sa propre présence et son interaction avec ses modèles jouent un rôle important. Il utilise l’appareil photo pour susciter une relation intime entre photographe et modèle. 


À la demande du photographe conceptuel néerlandais Paul Kooiker (°1964), le modèle prend diverses poses, l’artiste lui tournant ensuite autour avec son appareil, comme pour faire des études corporelles en vue d’un tableau ou d’une sculpture. Il explore et objective, et le résultat a un aspect sculptural. Mais, quand Kooiker photographie des animaux, comme dans la série The Rumour, le lien est différent, plus intime que dans ses photographies de personnes. Le résultat, interprétable comme une série de portraits, est moins objectivant que lorsque ses modèles sont des femmes. C’est pour cette raison que, dans le cadre de cette exposition, son choix s’est porté sur cette série, réalisée pour le Musée Central d’Utrecht. Kooiker a été invité à formuler un commentaire contemporain sur le surréalisme historique. En réponse, il a créé une série de dix-huit portraits d’ânes, exécutés en studio. Les ânes sont des animaux complexes, difficiles à cerner, d’une patience et d’une intelligence exceptionnelles. En les photographiant dans une situation glamour, sous le titre The Rumour, Kooiker crée une atmosphère pleine de mystère et d’aliénation. Le spectateur se sent souvent déstabilisé, comme s’il était un voyeur. On peut considérer que l’œuvre de Kooiker remet en question la position du spectateur autant que celle de l’artiste. Son oeuvre concerne l’essence du regard : le spectateur voit ce qu’il compte voir. ​ 


Des décennies durant, Annelies Štrba (°1947), artiste suisse multimédia, a documenté la vie de sa famille dans diverses séries, dont Shades of Time. Le lien extrêmement personnel qu’elle entretient avec son sujet ne fait aucun doute. Sa présentation à Be-Part comprend 240 photos, projetées numériquement sur trois écrans. Shades of Time est une œuvre très personnelle, qui peut être considérée comme la deuxième présentation de ses archives depuis l’exposition Aschewiese. Ses photos couvrent quatre générations de la famille Štrba: d’avant la naissance d’Annelies à 1997. Elles figent le temps, tout en rattachant le passé au présent. La progression du temps et de l’histoire est exprimée métaphoriquement par la continuité de sa famille au fil des générations. Ses photos d’une sincérité désarmante, mais jamais voyeuristes, sont des prises de vue intimes, reflets de la sécurité et du bonheur, qui orientent la réflexion du spectateur sur le passage du temps et le cycle de la vie. 

 


Braeckman | Fieret | Kooiker | Štrba
7 mars – 30 mai
Be-Part, Platform voor Actuele Kunst
Westerlaan 17
8790 Waregem

OUVERT: mardi à vendredi de 13h à 17h, dimanche de 13h à 17h

L’exposition Braeckman | Fieret | Kooiker | Štrba à Be-Part Waregem est un projet partenaire du festival photo Track & Trace, qui se déroule à Courtrai du 13 mars au 25 avril.


 

 

 


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