Baronian Xippas présente deux expositions solo de Ricardo Lanzarini et de Karishma D’Souza

Après les expositions inaugurales consacrées à Takis et à Robert Devriendt, la nouvelle galerie bruxelloise Baronian Xippas met à l’honneur Ricardo Lanzarini et Karishma D’Souza dans deux expositions personnelles.


Ricardo Lanzarini: Dibujos en el delirio

Ricardo Lanzarini, Desplazamiento social con coreografia, 2013-2019. Drawing, pencil on paper and collage, 48 x 58 cm. Courtesy the artist and Baronian Xippas, Brussels
Ricardo Lanzarini, Desplazamiento social con coreografia, 2013-2019. Drawing, pencil on paper and collage, 48 x 58 cm. Courtesy the artist and Baronian Xippas, Brussels


Artiste incontournable de la scène artistique uruguayenne, Ricardo Lanzarini (1963, Montevideo, Uruguay) travaille principalement le dessin. Tel un illusionniste, il maîtrise les jeux d’échelles : dans sa pratique, dessins de petits formats réalisés à l’aide d’une loupe côtoient œuvres murales monumentales pour mieux nous surprendre et nous déstabiliser. Ses dessins à l’encre mêlent données historiques et autobiographiques. Dans son univers, Lanzarini convoque, pour ne citer qu’eux, Nietzsche, Kafka, Karl Marx, mais aussi des chefs religieux, des reproductions d’œuvres d’art, des prisonniers et des hôpitaux... Il associe des références multiples et propose une variété de métaphores sur le fonctionnement du pouvoir. Ses constructions sont délirantes, remplies d’humour et de pathos.

L’iconographie de Ricardo Lanzarini fait référence au flux d’images auquel nous sommes confrontés au quotidien, mais également aux images gravées dans sa mémoire. Qu’elles soient autobiographiques ou fondées sur des références historiques, ces images constituent le point de départ de sa création.

Marquée par la période sombre de dictature militaire qu’a connu son pays, sa pratique artistique renvoie aux frustrations de la condition humaine : ici des personnages enragés crient et s’attaquent à d’autres, là les sexes se confondent pour devenir des meutes informes qui tentent en vain de délimiter leur territoire. Dans certaines œuvres on a le sentiment que l’artiste nous fait traverser les coulisses de la réalité et nous révèle le vrai visage des acteurs politiques. Tous jouent un rôle, un rôle qui s’adresse à une seule personne, le spectateur.

Dans la série de dessins « Academia de arte », on retrouve un groupe de personnages qui “simule” la création d’une œuvre d’art. L’absurdité qui se dégage de cette série est radicale tant par son inexactitude, son absence de contexte historique et son manque de bon sens que par son arrogance, son intrépidité, sa spontanéité et son exhibitionnisme. Cette proposition ironique et critique vise à déstabiliser le spectateur (*).

Ricardo Lanzarini
Dibujos en el delirio
Preview : samedi 25 mai, 12h - 14h ​
Vernissage public : samedi 25 mai, 14 - 20h
Exposition du 25/05 - 13/07/2019

*Extrait du texte “Academia de arte conceptualote” (Ricardo Lanzarini, 2019)."



Karishma D’Souza :
Mid-way mark

Karishma D'Souza, Rooting, 2018. Watercolor on paper, 28 x 34,5 cm. Courtesy the artist and Baronian Xippas, Brussels
Karishma D'Souza, Rooting, 2018. Watercolor on paper, 28 x 34,5 cm. Courtesy the artist and Baronian Xippas, Brussels


Karishma D’Souza (1983, Mumbai, Inde) est une jeune peintre appartenant à la nouvelle génération d’artistes indiens. Les souvenirs de lieux, d’histoires et d’individus imprègnent sa pratique artistique. Ses peintures sont liées à son vécu et à ses nombreuses lectures. Intitulée Midway mark, sa première exposition en Belgique nous propose de découvrir tant des peintures à l’huile que des aquarelles, plus petites et plus intimes.

Karishma D’Souza s’inspire de l’environnement dans lequel elle a grandi. Les images que décrivent ses tableaux transportent le visiteur et lui permettent de contempler des paysages harmonieux et paisibles. Si rien ne semble troubler la quiétude de ces scènes, l’harmonie perçue n’est qu’apparente. En effet, à travers ses compositions Karishma D’Souza mobilise sa force poétique et lyrique pour aborder le fait politique.

La situation politique en Inde à laquelle ses peintures font implicitement référence est loin d’être simple : le développement économique et industriel a creusé l’écart entre les classes et a même aggravé les disparités sociales, écart validé et pérennisé par le système polémique des castes.

Intitulée Midway mark, l’exposition se réfère à l’autobiographie de Teesta Setalad, l’une des journalistes et militantes les plus courageuses des droits civiques et des droits de l’homme en Inde, et salue ceux qui refusent de se taire face à la haine.

Le vernissage de l’exposition aura lieu deux jours après la proclamation des résultats des élections générales indiennes, résultats qui entérineront ou pas la révision de la Constitution et le remplacement du mot “séculier” par le mot “hindou”. Si ce changement constitutionnel semble à priori privilégier la religion majoritaire en Inde, il ne fera qu’aider les castes dominantes et contribuera à réduire au statut de citoyen de seconde classe une large partie de la population indienne.

La préoccupation politique de Karishma D’Souza s’inscrit dans une réflexion plus globale sur l’humanité. Inspirée par la poésie soufie et les textes littéraires occidentaux (les écrits de Namdeo Dhasal, Kabir, Lal Ded et Saint Augustin pour ne citer qu’eux), l’artiste sublime les formes afin de remonter aux origines universelles et dévoiler la poésie du monde. Ses peintures donnent à voir la nature qui nous entoure et qui nous relie à nos origines, dans une esthétique à mi-chemin entre une vision spirituelle, voire mystique.

Pour citer l’artiste : “Mes tableaux encouragent toute action propice audéveloppement et à l’éducation et les transformations en faveur de la paix. Ilspeuvent être regroupés selon différentes catégories - les portraits d’amis, de poètes et d’objets; les poètes-saints et les mythes ; les portails et les voyages ; les sens ; les grilles ; et le reportage.” Karishma D’Souza estime que ses œuvres sont des “prières qui invoquent les courants sous-jacents à même de mettre à mal les mentalités sectaires et menaçantes” et “des lueurs d’espoir et de résistance en ces temps troubles”.

Karishma D’Souza
Midway mark
Preview : samedi 25 mai, 12h - 14h ​
Vernissage public : samedi 25 mai, 14 - 20h
Exposition du 25/05 - 13/07/2019


Ricardo Lanzarini

Ricardo Lanzarini est né à Montevideo, Uruguay (1963), où il vit et travaille. Il a étudié les Beaux-Arts à l’Université de la République de l’Uruguay.

Depuis 1992, il expose à l’international: VI et VII Biennale de La Havane (1997-2000) ; Muséed’ arts de Nantes (1997) ; Comer o no Comer (Salamanque 2002) ; IIIe Bienal Internacional de Estandartes del Centro Cultural Tijuana (Tijuana, Mexique, 2004) ; le Drawing Center de New York (2004) ; 29e Biennale de Pontevedra (Espagne 2006) ; 1ère rencontre entre deux mers : 1st En- counter Between Two Seas : Bienal de Sao Paulo-Valencia (Espagne, 2007) ; DeCordova Museum and Sculpture Garden (Massachusetts, 2008) ; Université de Syracuse (New York, 2009) ; IV et VII Biennales du Mercosul (2003-2009) ; 18ème Biennale de Sydney (2012) ; 1ère Biennale de Montevideo (2012) ; 5ème Biennale de Moscou (2013) ; MSK-Musée Voor Schone Kunsten Gent (2014) ; 4e triennale poly / graphique, San Juan : Amérique latine et Caraïbes (2015) ; 21 Biennale d’Arte Paiz du Guatemala (2018).

Son travail a été repris dans les publications suivantes ​ : en 2005, Vitamin D: New Perspective (Phaidon Press) d’Emma Dexter et en 2015, dans Drawing People : The Human Figure in Contemporary Art de Roger Malbert (Thames & Hudson).

Son travail figure dans des collections publiques et privées telles celles du MSK-Musée des Beaux- Arts de Gand, le Musée des Arts de Nantes, le FRAC des Pays de la Loire, la collection Deutsche Bank, la bibliothèque publique de New York, le Centre national des arts plastiques Bibliothèque Nationale de France, Centre National de l’Estampe et de l’Art Imprimé, La maison rouge - Fondation Antoine de Galbert, Collection de la famille Louis-Dreyfus - Fondation William Louis-Dreyfus, Centre culturel Tijuana et Centre d’art contemporain Wifredo Lam.


Karishma D’Souza

Karishma D’Souza (née en 1983, Mumbai, Inde) vit et travaille à Goa (IN). Elle a étudié la peinture à l’université de Goa et est titulaire d’un Master en Arts Visuels de l’université de Baroda.

En 2012-2013, elle a été artiste en résidence à la Rijksakademie d’Amsterdam (NL) et en 2017, elle a effectué une résidence d’artiste à l’école de peinture et de sculpture Skowhegan dans le Maine (États-Unis). Son travail a été récompensé par des prix comme le Inlaks Fine Art Award (2011), the Smt. Gopicabai V. Dempo Memorial Prize and the Manguesh Kenkre Memorial Award (both 2004), and the Raoji.V.Gaonkar Memorial Prize (2000).

Récemment, Karishma D’Souza a exposé dans des institutions telles que: la Fundaçao Oriente des Beaux-Arts (Goa), l’Atelier Concorde (Lisbonne), le Dapiran Art Project Space (Amsterdam), la Fondation de l’Inde des Arts (Bangalore), la Galerie Xippas (Paris). Ses œuvres figurent dans les collections suivantes : Art Collection Chadha (KRC) (NL), Musée central d’Utrecht (NL) et Rijksakademie Van Beeldende Kunsten (NL). 


Ricardo Lanzarini — Karishma D’Souza
25 mai - 13 juillet 2019
Preview : samedi 25 mai, 12h - 14h ​
Vernissage public : samedi 25 mai, 14h - 20h
Baronian Xippas

Baronian Xippas
Rue Isidore Verheyden 2
1050 Bruxelles

Plus d'infos:
Club Paradis
Micha Pycke
+ 32 (0)486 680 070
micha@clubparadis.be

Lanzarini : D'Souza - Communiqué de presse.pdf

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Images Ricardo Lanzarini

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Images Karishma D'Souza

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